La crise post-électorale liée au scrutin présidentiel du 22 février 2020 fait parler d’elle depuis quelques semaines déjà, avec l’ancien technicien chargé de compiler les résultats du scrutin, pour la dynamique Kpodzro. Face à la presse le lundi 25 mai 2020, Xana Sadjo-hetsu a révélé les dessous de la non compilation des résultats des bureaux de vote, par la dynamique Kpodzro.
Celui qui a proposé ses services à la dynamique Kpodzro pour la compilation des procès-verbaux et donc des résultats du scrutin a prouvé encore une fois à l’opinion publique que la dynamique Kpodzro n’a pas gagné l’élection. Et ceci sur la base des éléments sonores qu’il a enregistrés au moment de l’organisation de la mise en place de ce mécanisme de compilation.
Pour le technicien, partant du déploiement des membres et représentants dans les bureaux de vote jusqu’à la mise en place de la plateforme informatique de centralisation, de traitement, de compilation des données et de diffusion des résultats, il y’a eu des dysfonctionnements graves au point que même à 24h du scrutin, l’essentiel de ce qui concerne le dispositif et les outils pour la compilation n’était pas disponible et donc le travail de collecte et de centralisation n’a pas eu lieu.
Alors que la dynamique Kpodzro avait déjà, au soir de l’élection proclamée sa victoire, Xana Komlan Sadjo-hetsu prend le contre pied et affirme : « J’ai été surpris de voir la dynamique s’autoproclamer comme gagnante de la présidentielle. C’est une farce, une insulte à mon intelligence parce que le soir du scrutin c’est-à-dire jusqu’au 22 février, j’ai des éléments qui prouvent que la dynamique Kpodzro n’avait rien du tout comme résultats. Pire, même le lundi 24 février, j’ai été contacté pour que je fournisse l’accès au serveur et que je leur donne les instructions sur comment l’utiliser ».
La sortie officielle de Xana Sadjo-hetsu sur cette question de la prétendue victoire de la dynamique Kpodzro est motivée selon ce dernier par « le fait de vouloir recadrer le débat dans l’opinion parce que j’ai lu et entendu beaucoup de choses. Au prime abord, j’ai voulu libérer ma conscience parce qu’à partir d’un certain moment ,les vérités, secrets que j’ai gardés pour moi seul pesaient sur ma conscience et me donnaient l’insomnie. Aussi je veux faire comprendre à la classe politique togolaise de se focaliser beaucoup plus et dès maintenant sur les difficultés internes que les acteurs rencontrent dans l’organisation des élections. Comment peut on dire qu’on est majoritairement représenté sur le territoire et au sein des populations mais être incapable de déployer des représentants dans tous les BV? J’exhorte l’opposition à faire un travail sérieux et à sortir du cercle vicieux qui consiste à s’autoproclame président de la République, sans éléments de preuve. Et de poursuivre : « Je veux que les gens parlent plutôt des PV qui peuvent éclairer l’opinion sur la victoire ou l’échec de la dynamique Kpodzro, au lieu de me traiter de tous les noms. La récente sortie de Fulbert Atisso est totalement ratée quand il affirme que la dynamique a gagné sur la base des résultats du grand Lomé qui ne compte que 2090 bureaux de vote sur 9389 à l’échelle nationale. C’est facile de dire j’ai gagné, on m’a volé sans apporter la moindre preuve ».
L’épineuse question des preuves pour confirmer la victoire de l’opposition à l’issue de chaque élection présidentielle au Togo semble ne pas avoir une solution définitive. Le chemin de l’alternance reste donc plus long, qu’on peut l’imaginer.