Depuis le 03 mai, tous les regards sont tournés vers Sélom Klassou et Faure Gnassingbé. Le premier doit remettre sa démission au second. Celui-ci aura donc la responsabilité de désigner un nouveau chef de gouvernement. Deux semaines depuis l’investiture et aucun signe avant-coureur. Quel profil les Togolais souhaiteraient-ils pour le prochain patron de la primature ?
« Cela relève du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat« , répond Abel Klussey, président du Comité d’Actions Juridique et Sociale (CAJS-TOGO), qui précise qu’il (le Chef de l’Etat) « a la main suffisamment libre pour nommer qui il veut au sein de son parti« . Un avis que ne partage pas le politologue et essayiste Mohamed Madi Djabakaté. Pour lui, « il est préférable que le Chef de l’Etat enclenche une certaine rupture avec des premiers ministres foncièrement militants. Le premier ministre pourrait venir de la société civile, pour sa compétence et sa probité« . Qu’il soit militant ou non, Nouhou Djibo, président du Centre pour la Gouvernance Démocratique et la Prévention des Crises (CGDPC), le veut « technocrate ». Le prochain Premier ministre, confie-t-il, doit avoir « l’entière confiance du Chef de l’Etat et investi des pouvoirs de demander des comptes aux ministres« .
Un détail à ne pas négliger, selon M. Klussey, « dans des régimes présidentialistes comme le nôtre, les Chefs d’Etat préfèrent avoir des Premiers ministres effacés que ceux ayant une certaine visibilité« . Une posture que ne souhaite plus voir M. Djibo. « Le peuple est fatigué de voir un premier ministre passif qui ne fait que suivre les instructions du chef de l’Etat. Le prochain PM doit être proactif et libre de prendre des initiatives dépourvues d’intérêt partisan« . Un avis que partage pleinement Moïse GNOFAM MANI. Pour le Conseiller du président du Nouvel Engagement Togolais (NET), « le profil qui sied est celui d’un technocrate, rompu à la tâche par une expérience gouvernementale probante ou une expérience internationale qui le prédispose à un carnet d’adresses fourni et à une bonne connaissance des enjeux économiques mondiaux« , car, soutient-il, « au regard de l’échec du mandat social et face aux enjeux du PND aujourd’hui compliqués par la pandémie à la COVID-19, il est clair que le Togo a besoin de tous les profils sauf celui d’un politicien militant convaincu« .
Quelle carte va donc piocher Faure Gnassingbé pour entamer son quatrième mandat ? Wait and see !!!