On ne saura jamais assez combien sont-elles exactement, mais les veuves dans leur grande majorité en Afrique et au Togo vivent des situations difficiles nées de la mort de leur conjoints ou époux. Leur sort, il faut le rappeler, est parfois aggravé par des pesanteurs socio-culturelles qui caractérisent nos sociétés africaines. Exclusion de la succession, violences physiques et psychologiques, elles subissent tous les abus dès lors qu’elles viennent à perdre leurs maris. Un état de fait non sans conséquences. Afin d’interpeller l’opinion sur leur situation, la communauté internationale leur consacre chaque année la journée du 23 juin comme journée internationale de la veuve.
A l’occasion de la célébration de cette journée qui est cette année à sa 14ème édition, l’ONG AAVOED suscite le débat et tire la sonnette d’alarme sur l’état de la veuve au Togo. Placée au centre des activités de l’ONG, la veuve constitue une cible des efforts déployés par cette organisation de la société civile dirigée par la Me Françoise Molgah Abougnima-Kadjaka. Ce samedi 29 juin 2024, aavoed a tenu dans un grand hôtel à Lomé, une causerie suivi d’un débat autour du thème : « Droit de la veuve au Togo ». Objectif, éclairer les veuves elles-mêmes sur les défis auxquels elles sont confrontés suite au décès de leurs conjoints. Mais pas que.
C’est toute l’opinion nationale qui est interpellée. Et, pour cause, la mort du conjoint peut entraîner une perte de revenu importante pour la veuve, qui se retrouve alors seule pour subvenir aux besoins de sa famille. Au cours de cette rencontre, elles ont eu le courage de témoigner. Dans de nombreux cas, les veuves n’ont pas accès à un emploi rémunéré en raison de leur niveau d’éducation limité ou de discrimination liée au genre sur le marché du travail. Situation, inacceptable mais réelle. Il faut se conformer à la loi, aux dispositions du code togolais des personnes et de la famille, c’est le mot d’ordre de ces échanges qui ont tenu l’assistance en haleine pendant près de trois heures d’horloge.
« la précarité des veuves en Afrique, et au Togo en particulier, est souvent le résultat d’une combinaison de facteurs socio-économiques, culturels et juridiques qui les privent de ressources, de droits et de soutien social nécessaires pour assurer leur bien-être et leur autonomie. Il est crucial de sensibiliser et de lutter contre ces injustices structurelles pour garantir une meilleure protection des droits et de la dignité des veuves dans la société africaine », a déclaré la présidente de l’ONG, Me Françoise Molgah Abougnima-Kadjaka. Au Togo, les dispositions juridiques sont assez claires. Elles règlent notamment la succession, la protection de la résidence familiale, la protection sociale..etc.
Mais, « Il est important de noter que malgré les dispositions légales en place, la réalité de l’application de ces droits peut varier en fonction de nombreux facteurs, y compris les pratiques coutumières, les normes sociales et les obstacles structurels. Les veuves et les veufs au Togo peuvent encore faire face à des défis pour revendiquer et exercer leurs droits en pratique, ce qui nécessite une sensibilisation, un suivi et un renforcement de l’application des lois existantes pour garantir une protection efficace des droits des conjoints survivants dans la société togolaise » a poursuivi Me Abougnima-Kadjaka.
« Nul n’est censé ignorer la loi », prévient le législateur. Il est urgent, afin d’améliorer la situation de la veuve au Togo, de se conformer aux dispositions du nouveau code togolais des personnes et de la famille. Chaque veuve a quitté la salle de conférence avec un exemplaire de ce code offert par l’aavoed.