Elu président de la FIFA au second tour lors du congrès extraordinaire de l’institution le 26 février 2016 à Zurich avec 115 voix sur 207 contre 88 pour son principal challenger Cheikh Salman Bin Ebrahim Al Khalifa, Gianni Infantino débarque au Togo ce mercredi, pour la toute première fois, à six (6) mois du nouveau congrès électif de l’instance mondiale qui aura lieu 5 juin prochain à Paris en France.
Le juriste italo-suisse de 48 ans, ancien Secrétaire général de l’UEFA, arrive à Lomé avec une délégation composée du président de la Confédération africaine de football (CAF), le Malgache Ahmad Ahmad, de la Secrétaire générale de l’instance faîtière mondiale du football, la Sénégalaise Fatma Samoura. En réalité, l’arrivée au Togo des sommités du football mondial s’inscrit dans le cadre d’une mini-tournée du président de la FIFA en Afrique de l’ouest : Guinée, Gambie, Sénégal, Togo et Bénin. Elle-même vise à convaincre ses interlocuteurs du continent de lui faire encore confiance.
A Conakry ce 6 janvier, la délégation a rencontré le président de la Fédération guinéenne de football, Mamadou Antonio Souaré et bien d’autres acteurs du sport roi de ce pays avec lesquels le président de la FIFA a discuté de sa vision de la discipline et du développement du football par le truchement du nouveau programme Forward 2.0.
A Lomé, selon le communiqué officiel du Comité exécutif de la Fédération togolaise de football (FTF), les prestigieux visiteurs vont « échanger avec les plus Hautes Autorités de notre pays sur les sujets d’intérêts communs pour le Togo et l’instance faîtière du football mondial ». Ces rencontres seront suivies d’une conférence de presse pour faire le point sur ledit séjour.
Le discours ne serait pas différent de ce qui a été dit à Conakry : le chef de l’Etat togolais s’investit beaucoup dans le football national et il est important de le souligner, la FTF revient de loin et il faut l’encourager à faire plus, la FIFA continuera à soutenir le football togolais, entre autres. Le Colonel Guy Kossi Akpovy, président de la FTF, prendrait ensuite la parole pour vanter ses actions et demander davantage de moyens. Cette phase protocolaire n’est que la partie que l’on ferait voir ou savoir au grand public.
Pour peu que l’on analyse cette tournée objectivement, l’on comprend qu’elle se situe dans le cadre d’une campagne organisée par le patron de la FIFA qui ne cache point son désir de briguer un second mandat le 5 juin 2019, à la veille donc du match d’ouverture de la Coupe du monde féminine. En effet, il y a quelques mois, au cours du congrès de l’instance moniale à Moscou en Russie, il déclarait sans surprise devant les présidents des Fédérations nationales : « Je vous annonce que je suis candidat à ma réélection ». S’il a surpris tout le monde en nommant Fatma Samoura au poste de Secrétaire générale de cette puissante institution, un signal fort, l’Italo-Suisse met toujours en avant « un programme fort et concret mais aussi une vision qui se concentre sur le football ». Un plan censé rehausser le niveau du football africain.
Aujourd’hui, c’est vrai, certaines pages de l’ère Blatter sont tournées, mais pas suffisamment pour faire peur à des présidents de Fédérations nationales surtout africains qui continuent de détourner les fonds destinés au développement du football. Paradoxalement, l’Afrique représente une cinquantaine de voix dans l’électorat de la FIFA d’où la cour assidue que les candidats déclarés ou potentiels leur font. Parfois malgré eux.
Ayant une bonne relation avec l’hôte depuis son arrivée aux affaires en février 2016, tout porte à imaginer que l’équipe Akpovy est partie pour ne rien refuser à Gianni Infantino.
Source : L’Alternative