Claude Le Roy, arrivé au Togo en avril 2016, missionné pour bâtir une équipe nationale solide et compétitive, est dos au mur, tout comme son groupe, les Eperviers, dans les éliminatoires de la CAN 2019 reprogrammée en Egypte après le retrait de la compétition au Cameroun pour retard dans l’exécution des travaux de construction des infrastructures. Le Togo (5 points) ne pourra prendre part à cette fête continentale qu’à une seule et unique condition : gagner les Ecureuils du Bénin (7 points) à Cotonou en mars prochain au cours de l’ultime journée des éliminatoires. Une opération délicate voire compliquée. Sur leur terre, les Béninois sont difficilement jouables. Ces derniers passent par tous les moyens (même les plus déloyaux) pour s’imposer. L’aventure du sélectionneur français pourrait s’arrêter au Togo s’il ne réussissait pas à l’amener au pays des Pharaons.
Elimination, synonyme du départ de Claude Le Roy
Le technicien français, au fil des années, semble se déconnecter de certaines réalités liées à son métier. S’il est devenu tout-puissant ici, grâce à ses relations particulières avec la Présidence de la République, le sélectionneur en dehors du fait que les Eperviers jouent régulièrement les matches tests pendant les journées FIFA (Fédération internationale de football), peine à leur apporter un plus. Regardant les médias nationaux d’en haut, il n’aime pas la contradiction et s’emporte pour peu qu’il soit relancé par des questions embarrassantes.
Après la défaite de trop contre l’Algérie au stade municipal de Lomé 1-4, réduisant considérablement les chances de qualification de la sélection togolaise à la compétition panafricaine, le consultant de Canal+ est apparu devant la presse avec un regard hagard, comme s’il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Après des explications de la contre-performance qui n’ont pas convaincu grand-monde, pour tenter de rassurer, il fait d’abord profil bas, se concentre, puis lâche : « Si on ne passe pas en mars contre le Bénin, ce sera la fin de mon aventure au Togo ». Qu’il quitte ses fonctions avec le bilan qu’on lui connait n’est que l’ordre normal des choses.
L’heure de la retraite ?
Beaucoup de parutions prêtent souvent à Claude LeRoy- sans qu’elles ne soient démenties – le voeu ardent de participer à la phase finale de la CAN 2019 au Cameroun, pays avec lequel il a débuté l’aventure africaine en 1985. Pour une dernière fois avant que la Confédération africaine de football (CAF) ne lui retire l’organisation de la compétition.
Alors que l’on s’approche de la date fatidique du dimanche 24 mars 2019, le jour de la confrontation Eperviers-Ecureuils à Cotonou, visiblement M. Le Roy est en train de se rendre compte que l’heure de la retraite n’a pas encore sonné, qu’il a encore plus d’un tour dans son sac destiné au football.
En effet, dans une interview consultable sur cafonline.com, le Breton se dévoile : « Sur le plan personnel, j’espère pouvoir jouer cette Coupe d’Afrique des nations en Egypte et, pourquoi pas, la onzième en 2021. Je pourrai alors prendre du recul. J’éprouve tellement de plaisir à être sur le terrain, à diriger les joueurs, je dois dire que j’aime de plus en plus ce métier ». En clair, bien que septuagénaire, il s’est découvert une nouvelle force aujourd’hui pour poursuivre une carrière qu’il « aime de plus en plus ». Continuera-t-il son job à la tête des Eperviers même s’ils viennent à être éliminés par les Ecureuils ?
Pour le moment, le technicien ne donne aucune précision, se contentant de déclarer que contre le Bénin, il aurait à disposition tous ses joueurs. « Il me manquait mes meilleurs défenseurs, Djene Dakonam et Oura-Sama Hakim sans compter Ihlas Bebou de Hanovre », relève-t-il. Pour le selectionneur des Ecureuils, Claude LeRoy semble se satisfaire de l’absence de Stéphane Sessegnon, de Michaël Poté, de Sessi d’Alméida, « trois joueurs majeurs » selon lui. Néanmoins, ajoute-t-il, « On doit faire un gros match pour se qualifier. En cas de succès, cela serait la sixième fois que je me qualifie pour une CAN lors du dernier match des éliminatoires ».
Que ce soit avec le Togo ou sans, la carrière de Claude Le Roy va se poursuivre (sur le continent ?) après la CAN 2019.
source : L’Alternative