La Coalition pour la fin du Mariage des Enfants au Togo (CFME-T) a lancé le jeudi 10 novembre 2022, un plaidoyer pour la promotion de l’accès des filles à une éducation de qualité et la fin des mariages d’enfants dans les communes de Golfe 7 et de Tchaoudjo 1 au Togo. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la fille (JIF) célébrée chaque 11 octobre.
L’objectif de ce projet est d’attirer l’attention du public et rappeler aux gouvernants, élus locaux, chefs traditionnels et partenaires techniques et financiers l’importance des changements de mentalités en faveur des filles.
« Nos initiatives visent à poser des actions collégiales de façon à maintenir les enfants surtout les filles à l’école. Le constat chez les filles c’est l’abandon des classes pour cause de grossesse précoce, il faut donc agir afin de freiner ce fléau et promouvoir l’éducation de la jeune fille« , a indiqué Yao Dogbe, Secrétaire Général de la coalition de la Fin du Mariage des Enfants au Togo (CFME-T).
Selon les statistiques de l’UNICEF, 41% des jeunes filles de 20 à 24 ans sont mariées avant leur 18ème anniversaire. « Nous avons remarqué aussi que celles qui ont un peu fréquentées ne sont pas autant victimes du fléau, il y a donc une corrélation entre le mariage précoce des enfants et la scolarisation et nous allons travailler là dessus pour permettre à toutes ces jeunes filles de pouvoir jouir pleinement de leur droit à l’éducation », explique Yao Dogbe et de dire: « il faut que ce problème soit au cœur des décisions au niveau des communes« .
Selon la coordonnatrice du réseau des organisations de jeunes et enfants du Togo, Abigaïl Adjablé, ce plaidoyer est un canal pour dire à la jeune fille qu’elle a aussi le droit d’aller à l’école, de participer à des instances de décision et pour cela il faut d’abord étudier.
« Il y a une campagne digitale en vue pour s’adresser directement à ces jeunes filles et à leur parents. Ils doivent prendre conscience que la réalité d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier. L’enquête réalisée par la direction de la planification de l’éducation en collaboration avec l’UNICEF et la banque mondiale dans les établissements scolaires du Togo pour le compte de l’année scolaire 2020-2021 a montré que sur la période de septembre 2020 à Mars 2021, le Togo a enregistré un total de 1244 cas de grossesse précoces et non désirées. Les grossesses surviennent en majorité entre 15 et 17 ans (soit 54, 19%) dans les classes comprises entre la 5ème et la 2nde. De plus, pour l’ensemble du pays, on a enregistré 17055 abandons dont 13332 dans le public soit 78% de l’ensemble des abandons en 2020« , a précisé Abigaïl Adjablé.
Malgré les efforts déployés des autorités, les acteurs de l’éducation et de la société civile, le phénomène de grossesses et mariages précoces des adolescents reste toujours inquiétant. Les auteurs ne sont jamais inquiétés par la justice conformément à la loi N° 84-14 du 16 mai 1984 relative à la protection des filles et garçons régulièrement inscrits dans les établissements d’enseignement ou dans un centre de formation professionnelle.
Six pays en Afrique de l’ouest et du centre figurent parmi les 10 premiers mondiaux où le taux des mariages précoces est élevé. Ce plaidoyer vient à point nommé pour la promotion de l’accès des filles à une éducation de qualité et la fin des mariages des enfants dans les communes du Golfe 7 et de Tchaoudjo 1 au Togo. Il va durer deux mois.