L’information fait froid dans le dos. Décédé le jeudi 23 avril 2020, Komlan ATAKOU, professeur d’Anglais en poste au Collège d’Enseignement Général (CEG) Kankangou, une localité située dans la préfecture de Kpendjal Ouest, a été inhumé dans une indifférence totale.
De sources proches du collège des délégués de la promotion, il a été enterré à Soumdina, son village natal sans assistance. Plus triste et révoltant, les mêmes sources renseignent que c’est seulement la semaine passée que le décret de « nomination du défunt en tant que professeur d’Anglais » a été rendu public par le ministère de la Fonction Publique, soit pratiquement sept (7) mois après son admission au concours.
D’ailleurs, avant la publication de ce fameux décret, il nous revient qu’il a fallu de multiples démarches du collège des délégués. Malheureusement, feu Komlan ATAKOU ne verra ni son décret de nomination ni les avantages y afférents. C’est vraiment triste.
Faudra-t-il encore rappeler que, faute de moyens financiers pour des soins appropriés, Komlan ATAKOU est décédé dans la nuit du jeudi 23 avril 2020 des suites d’une courte maladie. A en croire ses collègues de promotion, il serait célibataire avec un enfant.
Tout comme feu Komlan ATAKOU, ils sont des milliers d’enseignants de la même promotion à vivre le même calvaire. En poste depuis octobre 2019, pour la plupart, ces éducateurs issus du Concours de Recrutement d’Enseignants Fonctionnaires Régionaux (CREFR), session du 20 novembre 2018, sont sans salaire ce qui fait qu’ils tirent le diable par la queue.
De nos recoupements, il ressort que, assurer un (1) « bon » repas par jour au lieu de deux (2) au minimum est un parcours de combattant pour ces hommes et femmes qui ont la charge de l’éducation scolaire de nos enfants. Plus décapant, la demande d’octroi de trois (3) mois d’Avance sur Salaire (AS) déposée sur la table des autorités depuis bientôt deux (2) mois est restée sans suite probante, à ce jour. Or, il se rapporte encore que ces enseignants, classés au rang des agents de la fonction publique, sont illico presto exclus des différents programmes, NOVISSI notablement, devant permettre aux personnes vulnérables de mieux faire face aux contraintes du confinement imposées par la pandémie au Covid 19.
Par ailleurs, il nous revient que cette situation de statu quo a fait monter d’un cran la grogne dans le rang de ces « agents de la fonction publique » abandonnés à leur propre sort. De sources concordantes, lassés d’espérer indéfiniment et afin d’éviter d’autre hécatombe à l’image du décès tragique de Komlan ATAKOU, ces enseignants entendent exprimer leur ras-le-bol dans leur préfecture d’affectation si d’ici à la fin de la semaine en cours, rien n’est fait pour les soulager un tant soit peu.
Nous y reviendrons.