Les problèmes fonciers prennent une proportion inquiétante dans la préfecture de l’Avé ces dernières années. Des individus malhonnêtes créent la terreur au sein de la population, pour s’accaparer des terrains d’autrui. C’est le cas présentement d’un groupe de personnes qui rentre frauduleusement dans des parcelles appartenant à une dizaine de collectivités. Ces familles marginalisées cris leur ras-le-bol et demandent l’intervention des plus hautes autorités togolaises, afin d’éviter le pire dans la préfecture.
Selon nos informations, ce litige fait suite à l’arrêt N°036/2013 rendu le 20 juin 2013 par la Cour Suprême, à la requête de la collectivité AGBOKLI représentée par sieur KOGBE Ayawo contre la collectivité KASSA sur le droit de la propriété. La cour avait donné raison à la collectivité AGBOKLI contre les KASSA.
Mais à la surprise générale, c’est avec cet arrêt du 20 juin 2013, rendu par la cour suprême que certains membres de la collectivité AGBOKLI dépassent les bornes pour rentrer dans les parcelles des collectivités TCHIKPLONOU, ANAKPO, DOMOKLI, GBOLOGAN, MLAGANI, AZIADJEGBE, GAMADO, DOHO, DOGNON et MOKPO.
« Il y’a de cela quelques temps que certains membres de la collectivité Agbokli sont rentrés de force dans nos parcelles et commencent par vendre nos terres en désordre. Nous sommes allés voir le représentant de la collectivité Agbokli qui nous a dit à mainte reprises qu’il n’était impliqué ni de près, ni de loin dans cette mascarade. Il s’agit bien de SOTSINDE Gbedipé, Anani Mougneko, Adetu Yao Mélanie, Tega Richard, Yelou Kodagbe, Adraki Alex, Yelou Kodjo et Kpata Yao Hanhan. Ils viennent sur le terrain par force accompagnés des GROS BRAS et des policiers habillés en noirs. Ils viennent avec de grandes personnalités pour nous intimider sous prétexte qu’ils ont de bonnes relations. Malgré les multiples interpellations, ils continuent par morceler nos parcelles qu’ils vendent. Nous n’en pouvons plus puisque les faux acquéreurs font des travaux sur nos terrains. Nous n’avons pas de forces et nous ne voulons pas aller par la violence. Voilà pourquoi nous demandons aux autorités gouvernementales d’intervenir dans ce dossier pour que justice soit faite. Si rien n’est fait, nous n’allons plus les laisser continuer. S’ils viennent par la force, on ira aussi par la force. C’est notre dernier rempart », relate Hope TCHIKPLONOU, représentant des 10 collectivités marginalisées.
Rencontré, KOGBE Ayawo, mandataire de la Collectivité AGBOKLI au moment du jugement du 20 juin 2013, le seul censé connaître le fond du dossier, dit être surpris de l’attitude de ses frères. Selon lui, ses frères cités dans cette affaire ont tout simplement dépassé les limites de la collectivité AGBOKLI pour causer du tord à d’autres personnes. « Je ne suis impliqué ni de près, ni de loin dans cette affaire de terrain des collectivités TCHIKPLONOU et consort. À vrai dire, mes petits frères qui font ces choses ont cédé leurs parcelles aux chinois pour l’extraction du sable au moment de la construction de la route du contournement. C’est après cela qu’ils sont rentrés dans les biens d’autrui », a-t-il expliqué avant de rassurer qu’il est disposé à répondre partout où besoin sera pour la manifestation de la vérité afin que cette histoire finisse une fois pour de bon.
Si la situation du foncier togolais s’est empirée ces dernières années et continue de créer de sérieux conflits entre les différentes communautés, c’est surtout à cause de la lourdeur administrative. Il est aussi reproché aux autorités judiciaires d’être souvent de connivence avec certains fraudeurs.
Nous y reviendrons !