Au Togo, le mariage d’enfants reste une réalité. Malgré les efforts des organisations de la société civile (OSC) le mal continue par gangrener la société. WILDAF-TOGO et ses partenaires des organisations de la société civile ont rencontré la presse mardi 28 janvier 2025, à Lomé, afin de crier leur ras-le-bol face à la gravité de la situation.

Plusieurs filles togolaises sont contraintes aux mariages forcés et précoces chaque année. À travers le projet Agir pour l’Abandon des Mariages d’Enfants au Togo, WILDAF-TOGO et plusieurs autres associations des droits humains veulent mettre fin à cette pratique inacceptable.
La goûte d’eau qui a débordé le vase reste sans doute le cas de la petite Justine de 13 ans, décédée à la suite d’un mariage forcé avec un homme de 45 ans. Au cours de cette conférence de presse, les responsables des associations engagées ont insisté sur le renforcement des stratégies de sensibilisation et de communication sur la la problématique.
« Je pense que nous devons multiplier les sensibilisations. Si on prend le coin où la petite est décédée, à mon avis, je pense qu’ils ne sont pas du tout informés en tant que tel. Il va falloir qu’on aille vraiment dans les milieux les plus reculés », a indiqué Rosalie Birregah, membre du mouvement ‘’Enfants pas Epouses’’.

Le projet Agir pour l’Abandon des Mariages d’Enfants (AAME) au Togo vise à Mettre fin aux mariages d’enfants au Togo à travers des actions de sensibilisation, de plaidoyer et de renforcement des capacités. Ce projet mis en œuvre au Togo par WiLDAF-Togo, FAMME et une trentaine d’OSC Partenaire fait suite à des statistiques alarmantes en matière de protection de l’enfant surtout en ce qui concerne les mariages d’enfants dont les filles en sont les plus grandes victimes.

« Nous étions en train de réaliser ce projet quand le drame que nous connaissons tous s’est produit à Asrama où une jeune fille de 13 ans a été donnée en mariage. Son décès nous a encore réconfortés…et vient maintenant mettre de l’eau à notre moulin et vu que tout le monde a été secoué par ce drame nous nous disons que cette conférence de presse va encore attirer l’attention de toutes les parties prenantes à prendre vraiment des responsabilités pour qu’il n’y a plus jamais ça sur le sol togolais », a expliqué la Directrice Executive de WILDAF-TOGO, Anne Collette Kpedji.

Selon les statistiques de l’UNICEF en 2022, 752.00 enfants au Togo sont touchés par ce phénomène, 31% de femmes sont mariées avant l’âge de 18 ans. Dans certaines contrées du Togo, ces chiffres atteignent des proportions inquiétantes, 94% à Takpamba (Oti sud), 72% à Tchanaga (Oti) et 50% à KriKri (Tchamaba). Les mariages précoces entraînent des conséquences graves : abandon scolaire, risques sanitaires (grossesses précoces), et privation de droits.

Grace à ce projet, WILDAF-TOGO et ses partenaires sont parvenus à sauver des dizaines d’enfants des unions, avec une forte implication de certains leaders communautaires à l’instar du chef supérieur des Anoufo, chef canton de Mango, Vénéré Nabiema Tabi Zakar.