Ce n’est plus un secret de Polichinelle. A en croire bien de Togolais, depuis les années 90 à ce jour, les partis de l’opposition constituent sans détour le véritable obstacle à l’alternance politique au Togo. Un avis largement partagé, vus les agissements ubuesques des différents leaders de l’opposition.
Beaucoup de Togolais avaient dur comme fer cru qu’avec l’avènement de la démocratie en 1990, le Togo comme d’autres pays africains allait connaître l’alternance au pouvoir. Malheureusement, trois (3) décennies après, c’est le grand statu quo. Le pouvoir est resté dans les main d’une seule famille à cause de l’avidité et de la perversité des hommes et femmes de l’opposition.
A l’époque, les esprits faibles accusaient innocemment feu Général Eyadema GNASSINGBÉ d’être le corrupteur des leaders de l’opposition. Après sa mort le 5 février 2005, son fils Faure lui succéda. Pour beaucoup, l’opposition a l’aubaine de faire basculer les choses dans son camp.
« Les vieilles habitudes ont la peau dure », dit-on souvent. L’opposition togolaise n’a pas changé d’un seul iota, au plan comportemental bien entendu. Du Font Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) au Collectif Sauvons le Togo (CST) en passant par le Combat pour l’Alternance Politique en 2015 (CAP 2015), la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK) et bien d’autres regroupements, les fréquents coups bas et recherches d’intérêts personnels sont légions ce qui a davantage plombé l’aspiration à l’alternance politique.
Habituellement, c’est après l’échec de la lutte que des déclarations sortent mettant en cause la crédibilité de tel ou tel leader de l’opposition. La dernière révélation croustillante sur l’inconséquence de l’opposition, du CST en particulier, qui fait le chou gras dans les discussions et sur les réseaux sociaux est relative à une supposée trahison de Me Zeus AJAVON à l’époque Coordonnateur dudit Collectif.
De mémoire de Togolais, le CST, un regroupement des partis politiques de l’opposition et des Organisations de la Société Civile (OSC) constituait un véritable contrepoids au pouvoir en place. Ce collectif avait déposé sur la table du gouvernement une pile de revendications liées aux réformes institutionnelles et constitutionnelles. Comme moyens de pression sur le gouvernement, les responsables du CST avaient initié des mouvements de protestations au rang desquels des marches populaires dans les rues de Lomé notablement.
L’une de ces nombreuses marches de protestation est dénommée « Les derniers tours de Jéricho ». À peine a-t-elle été conçue que l’initiative a fait long feu pour le simple fait que le germe a été tué dans l’œuf. Y avait-il une « taupe » au sein du CST qui aurait informé les autorités des machinations du collectif ? À l’époque, la question était posée par plus d’un.
Des jours après, des soupçons ont pesé sur Me Zeus AJAVON. Pour ceux qui étaient très proches du CST, c’est le Coordonnateur qui aurait vendu la mèche au pouvoir en place. Une accusation réfutée aujourd’hui par le concerné. « A l’époque du CST que je dirigeais, il y avait quelqu’un qui informait régulièrement le pouvoir des conclusions de nos réunions, j’ai été alerté depuis la diaspora, j’ai convoqué la personne en question devant certaines personnes comme Me AFANGBEDJI pour lui faire la remontrance et lui dire que nous sommes au courant de son jeu. C’est également lui qui nous a saboté pour les derniers tours de Jéricho….. », a déclaré Me Zeus AJAVON chez nos confrères de Victoire FM.
Dans la foulée, un autre écrit signé Fabbi KOUASSI et qui fait le tour des réseaux sociaux laisse perplexe. « Le collectif sauvons le Togo a vécu. Il n’est pas dans nos habitudes de faire ces genres de réactions mais il est important pour que cesse un tant soi peu la mauvaise foi. Tous les membres actifs de ce collectif sont toujours là. Notre silence n’est pas une faiblesse. C’est surtout dans le souci d’éviter de grandes déceptions à l’opinion. Trois (3) causes majeures ont conduit à la mort du collectif et la première qui lui a été fatale et que nous avions essayé de gérer vaille que vaille, c’est quand le coordonnateur a rencontré le Chef de l’État en sourdine et sans l’accord du groupe alors que nous avions décidé que les décisions se prennent en assemblée et cette assemblée est souveraine. Ne nous provoquons pas. L’époque où des gens du fait de leur âge et popularité ont taxé les naïfs et innocents de taupes est révolue. Si quelqu’un a des preuves du contraire qu’il balance on va tout éclaircir. Que la providence veille ».
Au-delà, on ne peut pas passer sous silence la guerre de tranchées entre l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) portée par Jean-Pierre FABRE et la DMK d’Agbeyome KODJO. Au lendemain de la présidentielle du 22 février 2020, le premier a refusé de soutenir le second après la proclamation des résultats par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) entérinés plus tard par la Cour Constitutionnelle. Parce que Agbeyome KODJO n’avait pas apporté son soutien à Jean-Pierre FABRE en 2015, il faut que FABRE lui tourne le dos en 2020. Les Togolais assistent impuissants à ces incongruités, depuis 1990. Diantre !
Au vu de tout ce qui précède, nul doute que l’opposition togolaise constitue un véritable frein à l’alternance politique au Togo. À regarder de près et à dire vrai, et le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) et l’Union pour la République (UNIR) n’en sont pour rien. Malheureusement.