Moins de vingt-quatre heures après avoir annoncé la composition de son gouvernement, le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté sa démission au président de la République Emmanuel Macron, qui l’a immédiatement acceptée.
« J’ai estimé que les conditions n’étaient plus réunies pour exercer ma mission », a déclaré M. Lecornu lors d’une brève allocution depuis l’Hôtel de Matignon à 10h45. Le chef du gouvernement, nommé il y a moins d’un mois, devait prononcer mardi son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale.
La démission intervient au lendemain d’une soirée politique tendue. L’annonce du gouvernement Lecornu, faite dimanche, avait suscité une levée de boucliers tant au sein de la majorité que de l’opposition. Plusieurs nominations avaient été jugées « incompréhensibles » ou « provocatrices », fragilisant d’emblée la position du Premier ministre.
Dans les rangs politiques, la stupeur domine.
« C’est un séisme politique », réagit la députée socialiste du Nord Élise Tison. Du côté des Républicains, on parle d’« un naufrage du macronisme institutionnel ».
Même au sein de la majorité, certains élus reconnaissent « un moment de grande confusion ».
Emmanuel Macron doit désormais nommer un nouveau Premier ministre, alors que le pays s’apprête à affronter une rentrée sociale tendue et une Assemblée nationale toujours sans majorité absolue.
Selon l’Élysée, « le président de la République engagera dans les prochaines heures des consultations pour former un nouveau gouvernement ».
Jamais, depuis 1958, un Premier ministre n’avait quitté ses fonctions aussi rapidement après la formation de son équipe.








