Le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Lomé, Mawama Talaka, a pris la parole pour alerter sur les abus constatés dans l’utilisation des plateformes numériques. Dans un point de presse au ton ferme, il a rappelé que les infractions commises sur les réseaux sociaux ne resteront plus impunies.
Dans son intervention, le Procureur a souligné l’importance des nouvelles technologies de l’information et de la communication, qui ont profondément transformé les modes de communication et d’interaction. Les plateformes telles que Facebook, WhatsApp, TikTok, Instagram, YouTube ou X (ex-Twitter) sont devenues des outils incontournables du quotidien, favorisant le partage d’informations, la convivialité et même le travail à distance.
Cependant, prévient-il, « autant ces réseaux sont utiles, autant ils peuvent constituer un danger, voire une menace pour notre société ».
Le Procureur rappelle que le cadre légal togolais encadre strictement l’usage des médias et réseaux sociaux. Plusieurs textes y font référence, notamment le nouveau Code pénal, la loi sur la cybersécurité et la cybercriminalité, le Code de la presse et de la communication, ainsi que la loi relative à la protection des données personnelles.
Ces lois permettent de sanctionner les infractions commises en ligne, telles que :
les injures publiques, la diffamation ou les atteintes à l’honneur,
les outrages envers les autorités,
la publication de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public,
la provocation à la haine ou à la violence,
ou encore la violation de la vie privée, comme la diffusion d’images sans consentement.
Le ministère public déplore la montée d’un certain laxisme sur les réseaux sociaux : publications non vérifiées, rumeurs, propos haineux, incitations à la violence, diffusion d’images choquantes ou atteintes à la sécurité de l’État.
Ces comportements, selon le Procureur, « heurtent la morale, les bonnes mœurs et mettent en péril la cohésion sociale ».
Face à ces dérives, le Procureur a annoncé une application stricte de la loi.
« Quiconque produira, diffusera, publiera ou partagera un contenu illégal sera poursuivi sans compromis », a-t-il averti.
Il a également insisté sur la responsabilité individuelle des internautes, soulignant que même un simple commentaire validant une publication illicite peut être considéré comme une forme de complicité.
Le Parquet entend ainsi remplir pleinement sa mission de protection de la société et de l’État contre les dérives du numérique.
Tout en reconnaissant que la liberté d’expression est un droit fondamental, le Procureur a tenu à rappeler qu’elle n’est pas absolue. Elle s’exerce dans le respect de la dignité d’autrui et de la loi. L’expression d’une opinion ne doit pas se transformer en injure, diffamation ou appel à la haine.
En conclusion, le Procureur de la République a lancé un appel à la conscience citoyenne :
« La bonne santé de notre société dépend du respect des lois et de l’usage responsable des réseaux sociaux. »
Cette sortie publique du ministère public se veut à la fois préventive et dissuasive, dans un contexte où les réseaux sociaux, bien que porteurs de liberté et d’innovation, deviennent parfois des espaces de dérives dangereuses pour la paix sociale et la sécurité nationale.








