Plusieurs collectivités sont à couteaux tiré avec la collectivité Azianyo à Sanguéra Afiadegnigban sur un litige foncier. La partie Avogan dénonce une situation d’accaparement de ses parcelles de terrains dont elle est victime, sur fond de violences, menaces et intimidations.
Le village Sanguéra Afiadegnigban, banlieue ouest de Lomé dans la Commune Agoenyivé 5, est en proie à un litige foncier qui oppose une dizaine de collectivités, au sieur Nicolas Sodji. A en croire les membres des collectivités en détresse, il s’agit d’une situation d’accaparement par coup de force, de leur terre par un groupe de jeunes conduit par Nicolas Sodji, issu de la collectivité Azianyo. Ces derniers n’ont pas de droit de propriété sur la parcelle dans laquelle il se sont jetés depuis bientôt trois (3) ans par coup de force et avec la complicité de certaines autorités militaires et judiciaires du pays.
« Comme cela se passe partout ailleurs, chaque collectivité dispose de son domaine et cela a été reparti par les grands parents. Sur cette base, la collectivité Azianyo dispose aussi de la sienne. Nous sommes des collectivités alliées et chacun connaît ses limites dans nos champs. Contre toute attente, il nous a été donné de constater que depuis déjà prés de trois (3) ans, un groupe de jeunes issus de la collectivité Azianyo outrepasse ses limites pour se retrouver dans les domaines d’autres collectivités sous prétexte qu’ils veulent jouïr de l’héritage maternel. Mais en clair, ces terrains qu’ils vendent par force n’appartenaient guère à leurs aïeux grands parents comme ils se trompent« , explique Yawo Avogan, mandataire de la collectivité Avogan et oncle parternel de Nicolas Sodji.
Cette situation ne laisse indifférent personne. Les autorités locales du canton de Sanguéra ont tenté de résoudre le problème en vain. Agissant en conivence avec certains officiers de police et quelques juristes véreux, ces jeunes faussaires balaient toujours du revers de main les propositions des sages du village en vue d’un règlement familiale du problème.
« Il ne respecte personne. Il est allé jusqu’à dire au chef qu’il est apte à l’acheter. Sur la question de droit, il avoue que tous les officiers, avocats, huissiers et même magistrats sont dans ses mains. Et réellement lorsqu’une affaire déclenche, il fait tout pour aller voir ses amis officiers de police qui font des pieds et des mains pour intimider les vrais propriétaires. Par exemple, s’il te convoque au commissariat de police de Legbassito et de Sagbado, les yeux fermés, on va te garder quelles soient tes raisons. Ce qui fait qu’il y’a la peur au village et tout le monde est résigné« , a détaillé Avogan Yawo.
Les problèmes fonciers au Togo deviennent un casse-tête chinois pour les plus hautes autorités du pays. Des lois sur le foncier ont été votées à plusieurs reprises. Le vrai problème se situe au niveau de l’application de ces textes. Comme handicap, l’ingérence et la prise de position de certains agents des forces de l’ordre et de sécurité dans les litiges fonciers. Ces derniers, de concert avec les faussaires intimident les vrais propriétaires terriens qui, très souvent sont des analphabètes.
» Nos parents avaient déjà vendu certaines parcelles de terrain dans les domaines hérité. La collectivité Azianyo en a également déjà vendues à travers leurs parents. Ils s’opposent maintenant à ces ventes conclues il y a plusieurs années. Les jeunes de cette collectivité dont le chef de bande est Sodji Nicolas usent de la violence, des menaces et des intimidations pour empêcher tous les acquéreurs de parcelles aussi bien chez leurs parents que ceux des autres collectivités. Ils réclament encore de l’argent aux acquereurs. Quelques fois, ils procèdent au ramassage et à la saisie des matériels des maçons, illégalement. Parfois ce sont des violences physiques qu’ils exercent avec des gros bras contre les vrais propriétaires et acquéreurs qui veulent travailler sur leur terrain, créant ainsi du désordre dans le village« , explique le septuagénaire Djata Kodjo, notable du chef du village d’Afiadegnigban dans le canton de Sanguéra.
« Nous avons à plusieurs reprises tenté de discuter avec nos enfants de la collectivité Azianyo sur les recommandations des juges et plusieurs personnes chez qui ils nous ont convoqués mais à chaque fois ils opposent un refus catégorique. Nicolas Sodji nous a plusieurs fois ressassé que lui il a toutes les autorités judicaires de ce pays dans sa poche et que personne ne peut rien contre lui. Nous demandons donc aux premières autorités de nous venir en aide pour que justice nous soit rendue. Comme Sodji dit avoir toutes autorités policières et judiciaires en poche, nos cris d’alarme vont au gouvernement togolais plus particulièrement au Chef de l’État Faure Gnassingbé » a alerté le régent Djata Kodjo.
Contacté par la rédaction de gakogoe.tg, le sieur Sodji Nicolas a nié en grande partie les faits relatés par ses parents. Toutefois, il reconnaît l’existence du litige foncier dans la localité.
« Effectivement il y’a un problème de terrain mais ça concerne le partage. On se comprend mais le géomètre qu’on a choisi ne fait pas bien le travail et nous avons demandé qu’il soit remplacé avant de poursuivre le travail. Sinon il n’y a plus de problème. Il y’a des gens qui s’entêtent à aller travailler, brandissant la raisin selon laquelle ils ont payé. Dans ce cas nous faisons recours à la police et non aux gros bras. Actuellement, aucun procès n’est en cours contre x ou y à part ceux qui ont les titres fonciers à qui nous demandons d’apporter les documents« , a t-il confié.
Les litiges fonciers restent et demeurent des véritables bombes à retardement qui détruisent la cohésion sociale. De la nécessité donc pour les autorités Togolaises de préserver la paix sociale en éteignant le plus tôt possible, ce foyer de tensions qui risque d’exploser à Sanguéra Afiadegnigban.
NB: photos archives