Dans le cadre de la 36ème session du Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, à l’occasion de l’examen du 2ème rapport périodique relatif à l’application de la convention internationale y afférente, tenue à Genève, le ministre marocain chargé de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, a présenté mardi 28 mars 2023, les expériences du Royaume dans la gestion de la migration. Il a exposé les acquis accumulés à l’échelle nationale depuis 2013.
Le Ministre Sekkouri a présenté les fondements et le contenu de l’expérience pionnière de gestion de la migration, notamment en matière de mise à niveau du cadre juridique de la migration, de l’asile et de la lutte contre la traite des êtres humains, dans le cadre d’une politique nationale volontariste et humaine et rappelé le soutien apporté par le Maroc aux efforts internationaux et régionaux liés à la gouvernance de la migration, contribuant à l’élaboration de plusieurs initiatives pionnières, comme le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, adopté lors d’une conférence tenue en décembre 2018 au Maroc sous l’égide des Nations unies.
A l’échelle africaine, les efforts et initiatives du Royaume ont été couronnés par la nomination du Roi Mohammed VI « Leader de l’Union Africaine (UA) sur la question de la Migration », à l’occasion du 28ème Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de l’UA (janvier 2017).
Il s’agit d’une reconnaissance des efforts du Souverain dans le domaine de la migration en Afrique et de Sa vision perspicace sur ce dossier, ayant permis notamment la création de l’Observatoire africain sur les migrations (OAM), qui constitue un mécanisme d’accompagnement de la migration et une concrétisation du rôle du Maroc en tant que leader sur le continent dans les questions de la migration, a souligné M. Sekkouri.
Le ministre, qui préside la délégation marocaine composée de représentants de l’ensemble des secteurs concernés par la migration, a noté que les efforts déployés par le Royaume sur le plan international et régional pour la gestion et la promotion de la gouvernance de la migration et la protection des droits des migrants, s’appuient sur une volonté inébranlable, qui se traduit dans la politique nationale sur la migration et l’asile.
Adoptée en 2013, conformément à la vision et aux Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI, portant sur la mise en place d’une nouvelle politique migratoire selon une approche humaine et multidimensionnelle, cette politique, a dit le ministre, s’est dotée d’axes intégrés, relatifs à la mise à niveau du cadre juridique de la migration, de l’asile et de la lutte contre la traite des êtres humains, la régularisation de la situation juridique des migrants, le traitement des demandes d’asile et l’élaboration d’une stratégie nationale dans le domaine de la migration et de l’asile.
Dans le cadre de la mise en application de la vision nationale en matière de migration et d’asile, le Royaume a adopté en 2014 une stratégie nationale visant à garantir l’intégration des immigrés et des réfugiés et leur faciliter l’accès aux droits et aux services publics sans discrimination.
La stratégie se décline en des programmes portant sur des domaines importants comme l’éducation, la santé, l’emploi, l’assistance juridique et sociale, la gestion des frontières et le renforcement de la coopération et des partenariats dans ce sens, a-t-il ajouté.
A cet égard, l’opération exceptionnelle de régularisation de la situation des immigrés au Maroc, tenue en 2014 et en 2017, a permis de régulariser la situation de quelque 50.000 migrants et migrantes, en plus de renforcer le cadre juridique national, à travers l’adoption en 2016 de la loi relative à la lutte contre la traite des êtres humains, a rappelé M. Sekkouri.
Le chantier de mise à niveau de ce cadre juridique se poursuit, avec l’élaboration de deux autres lois essentielles, l’une relative à l’entrée et au séjour des étrangers dans le Royaume du Maroc et à la migration, et l’autre à l’asile et ses conditions d’octroi, a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, les pouvoirs publics ont procédé à l’ouverture du bureau des réfugiés et des apatrides, ainsi qu’à la création d’une commission interministérielle chargée d’écouter les demandeurs d’asile et de traiter leurs dossiers, ce qui a permis de régulariser la situation de 1.192 demandeurs d’asile de différentes nationalités, a relevé le ministre, notant que 259 mineurs ont ainsi obtenu le statut de réfugié au Maroc.
Et de relever qu’en 2022, un total de 4.305 migrants irréguliers ont bénéficié du programme de retour volontaire, sans oublier le démantèlement par les autorités publiques, au cours de la même année, de 290 réseaux actifs dans le trafic des immigrés et la traite d’êtres humains.
En outre, le cadre juridique et institutionnel en matière de lutte contre la traite des êtres humains s’est renforcé par l’adoption du Plan national de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains 2023-2030 ainsi que le mécanisme national de renvoi pour les victimes de traite des êtres humains, a mis en exergue M. Sekkouri, notant que ces réalisations s’inscrivent dans le cadre d’une approche humaniste et dans le respect total de la primauté de la loi et des droits humains universels.
D’autre part, il a souligné l’attachement du Royaume à la coopération bilatérale et multilatérale en tant que mécanisme d’amélioration de la gestion de la migration et de protection des droits des migrants. Dans ce sens, plusieurs pays africains et européens, ainsi que l’UA et l’Union européenne (UE), figurent parmi les partenaires avec lesquels le Maroc a mis en place un dialogue et une coopération profonds dans le domaine de la migration et les questions y afférentes.
Le ministre a exprimé la volonté du Maroc, en tant que pays de transit des migrants vers l’Europe, de tisser davantage de liens de coopération et de coordination avec son entourage et ses partenaires, tout en adoptant de nouvelles approches aux dimensions de prévention et de développement, basées sur une vision proactive pour mettre fin aux drames résultant des flux de migrants irréguliers depuis la rive sud vers la rive nord de la Méditerranée.