Un couplet anti-France rétabli dans l’hymne algérien relance la crise entre la France et l’Algérie. Une situation qui n’a pas laissé indifférent plusieurs députés français réunis en session ordinaire le mardi 20 juin 2023, en présence de la Première ministre française.
« Un hymne national qui désigne un pays comme un ennemi, c’est inacceptable. Allez-vous avoir une réaction à la hauteur de notre indignation? Allez-vous prendre des mesures fortes… », s’est indignée Michèle Tabarot, députée
« Ô France ! le temps des palabres est révolu / Nous l’avons clos comme on ferme un livre / Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes / Prépare-toi ! voici notre réponse / Le verdict, notre révolution le rendra / Car nous avons décidé que l’Algérie vivra / Soyez-en témoin », extrait de l’hymne de l’Algérie.
« Ces mots emplis de haine envers notre pays sont issus du troisième couplet de l’hymne national algérien. Le président Tebboune vient de généraliser son utilisation par décret alors que ces paroles n’étaient jusqu’ici prononcées que lors du congrès du Front de libération nationale (FLN) », a décrié la députée.
Elle affirme que cette décision du Président algérien est un désaveu pour le Président Macron qui prétendait vouloir donner un nouvel élan à la relation entre la France et l’Algérie.
« Ce n’est pas le premier camouflet. Alors que le président algérien était attendu en France, il a préféré se rendre en Russie pour renforcer son partenariat avec ce pays qui menace la stabilité du monde. Combien d’actes de repentance inutiles ? Combien de vexations subies avec la reculade sur les visas et les ingérences dans nos élections ? Combien de fois l’exécutif a renoncé pour s’attirer les grâces d’un pouvoir qui vit sur une rente mémorielle depuis soixante ans ?« , se questionne-t-elle et de poursuivre :
« Vous souhaitez normaliser nos relations avec ce pays, mais la France n’a récolté que mépris et affaiblissement : mépris manifesté par un sentiment antifrançais exacerbé ; affaiblissement diplomatique provoqué par le choix de nous tourner vers l’Algérie au détriment de nos alliés marocains« .
« La décision du président algérien n’a rien d’innocent. Ce n’est pas un acte à contretemps, comme a tenté de le justifier Mme la ministre de l’Europe et des affaires étrangères : c’est un geste calculé qui désigne la France comme l’ennemi. C’est inacceptable ! Madame la Première ministre, un hymne national qui désigne un pays comme un ennemi, c’est inacceptable ! Allez-vous réagir à la hauteur de notre indignation ? Allez-vous prendre des mesures fortes telles que l’abrogation – demandée par notre groupe – de l’accord de 1968 qui facilite l’immigration algérienne en France ? Allez-vous tout simplement reprendre le contrôle et redonner à notre pays tout le respect qu’il mérite… »