La nouvelle est tombée en cette fin de journée de samedi. L’ancien Premier Ministre du Togo et ancien Secrétaire Général de l’OUA, Edem Kodjo, s’en est allé. A l’heure des hommages, des acteurs se prononcent et parlent de l’héritage laissé par l’homme.
Pour le maire de la Commune du Golfe 5, Kossi Aboka, « toute l’Afrique retiendra ce nom », car, soutient-il, l’homme est « d’une dimension incommensurable ».
Sa « qualité intellectuelle », nul ne pourra la lui dénier. Toutefois, beaucoup lui reprochent sa naïveté et sa confiance totale en l’homme. « Sa vision et son objectivité n’ont pas tenu compte du facteur sournoiserie de la plupart des politiques qui l’ont croisé ou cheminé avec lui », confie Spero Mahoule, ancien président du Collectif des Associations contre l’Impunité au Togo.
« Edem KODJO, il faut le reconnaître, il est un grand homme, mais très naïf et croit les gens tels qu’ils se présentent à lui. Dommage pour lui », regrette Gilson Parkoo, analyste politique et compagnon du défunt, dans les arcanes de l’Eglise catholique du Togo.
Mal aimé dans le landernau politique togolais, l’homme avait pourtant une vision pour le Togo. « Edem ne sait hésiter quand il pense que le pays, le continent, sa famille biologique, son église catholique, ou un ami a besoin de lui« , souligne M. Parkoo.
Panafricaniste convaincu, Edem KODJO a connu une grande carrière internationale. D’abord, Gouverneur du Fonds Monétaire International de 1967 à 1973, il va diriger l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) de 1978 à 1983. Revenu au pays à la faveur du processus démocratique enclenché dans les années 1990, l’ex Secrétaire Général du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) va être nommé Premier ministre, une première fois, le 23 avril 1994. Une fonction qu’il va occuper jusqu’au 20 août 1996. A sa prise de pouvoir, Faure Gnassingbé fera de lui son premier chef de gouvernement avant de le nommer Conseiller à la Présidence de la République. Une charge qu’il a assumée jusqu’en 2008.