De sérieux problèmes opposent depuis des années la collectivité Adzavuvu à la collectivité Zotepe. Quelques occupants des parcelles acquises auprès de la collectivité Zotepe ont été expulsés manu-militari de leur domicile le lundi 06 septembre 2021, sur décision de justice.
Le foncier dans notre pays reste une véritable bombe à retardement. C’est encore une scène ahurissante qu’ont vécue lundi, les habitants du quartier Adidogomé-Assiyeye dans la commune Golfe 7. Une cohorte de force de l’ordre appuyée par une horde accompagnant l’huissier de justice Me Jonathan Amegonou ont débarqué dans cette banlieue pour exécuter la grosse de l’arrêt N° 195/2018 du 25 janvier 2018 rendue par la cour d’appel de Lomé.
Trois habitations ont donc reçu la visite de l’huissier et des hommes à son service qui ont donc mis les bagages et les occupants dehors sans préavis.
« Oooh, c’est vraiment misérable je ne sais quoi dire, on a acheté ce terrain, il y a plus de trente (30) ans chez la famille Zotepe. En début de cette année en janvier, il y a la collectivité Adzavuvu qui est venue nous signifier des papiers disant que cette parcelle n’est pas pour les Zotepe parce que la justice a statué sur le litige les opposant dans un procès dont le verdict déboute Zotepe et confirme leur droit de propriété. Sur la base de cette décision la collectivité Adzavuvu veut nous revendre le terrain à 50 millions si on veut y demeurer. Ce matin sans aucun préavis ils ont débarqué pour nous déloger avec les forces de l’ordre, des jeunes armés de gourdins et de machettes. Moi c’est taxi moto « olé » que je roule pour survivre. Voilà je me retrouve dehors en cette saison pluvieuse en plus. Que les autorités nous viennent en aide » a confié une victime désemparée.
» J’etais au boulot quand mes enfants m’ont appelé qu’il y a une situation un huissier accompagné des forces de l’ordre et des jeunes communément appelés gros bras qui sont venus les mettre dehors et sceller le domicile.Je suis venu voir mes bagages dehors » déplore un autre.

Devant cette situation qui met en difficulté la collectivité Zotepe, cette dernière dénonce une décision injuste rendue par la justice en faveur des Adzavuvu.
« Je ne connais aucune famille nommée Adzavuvu dans notre collectivité Zotepe, Ahakoudi et Agbakou. Je ne sais pas d’où viennent les Adzavuvu qui réclament nos parcelles. Depuis le temps de notre grand parent Zotepe, passant par mon père Kobadeka décédé, nous ne sommes que deux collectivités voisines de cette zone de Adidogome Assiyeye-Woynome: il s’agit des Digo et Zotepe. C’est le feu chef Canton de Sagbado, Togbui Semekonawo Yaovi dans les années 1980, qui, en personne a fait le partage aux deux familles citées et on avait pas vu les Adzavuvu. Au cadastre c’est notre nom qui y figure. Mais par après, cette collectivité s’est pointée pour dire qu’elle a des parcelles ici.
Maintenant ils viennent brandir une décision de justice nous deboutant et importune ceux qui ont acquis les terrains auprès de nous depuis 1989. Nous appelons le Président de la République Faure Gnassingbé à plancher sur notre affaire » explique Zotepe Togbui, un membre avisé de la collectivité Zotepe.
Contrairement à l’affirmation de la majorité des occupants des parcelles concernées qui confirment que les négociations étaient en cours avec l’huissier des Adzavuvu pour payer une fois encore la parcelle fixée à 50 millions, l’huissier Me Jonathan AMEGONOU contacté estime qu’aucune négociation n’était en cours.
Au regard de cet énième litige foncier parmi tant d’autres qui inondent la justice togolaise il se pose toujours l’épineuse question de comment guérir dans les tribunaux et cours cette plaie qu’a diagnostiqué le président de la cour suprême et président du conseil supérieur de la magistrature, Abdoulaye Yaya dans sa récente sortie sur le système judiciaire togolais qui semble traîner plusieurs maux qu’il urge de guérir pour préserver la cohésion sociale.