La fondation KONRAD ADENAUER STIFTUNG en collaboration avec l’ONG FLORAISON ont échangé ce mardi 29 juin 2021 avec des acteurs religieux de la commune Bas-Mono 1 sur la sécurisation du droit de l’accès de la femme à la terre.
Cette causerie-débat tenue à Afagnan, ville située à plus de 80 km à l’Est de Lomé, se veut pour objectif de contribuer à l’amélioration de la situation des droits fonciers de la femme en attirant l’attention des responsables religieux et leurs fidèles sur les dispositions légales qui promeuvent les droits fonciers de la femme notamment leur droit aux moyens de production y compris la terre pour le développement du secteur de l’agriculture ainsi que la lutte contre la faim et la pauvreté dans les communautés.
Notre pays est essentiellement agricole, cependant les femmes sont souvent écartées dans les partages ou usages de la terre voire victime de mort ou encore n’ont pas accès à l’héritage tout s’simplement parce que les pratiques coutumières ne leur font pas de place.
Pour les organisateurs de cette causerie débat, les leaders religieux locaux constituent de véritables vecteurs par lesquels ont peut influer sur des changements de comportement. « Nous avons trouvé pertinent d’impliquer des acteurs religieux dans la lutte que nous menons depuis 2016 au Togo en ce qui concerne les droits fonciers de la femme parce que, ceux sont des acteurs très influents dan les communautés. Nous estimons qu’en travaillants avec eux les lignes pourraient bouger » a laissé entendre Maurice Kossivi GBLODZRO, Coordonnateur Nationale du bureau de la fondation KONRAD ADENAUER au Togo.

Il existe depuis 2018 un code foncier et domanial qui consacre les droits de la femme à la terre, l’équité homme / femme en matière de droit à la propriété foncière. « Mais nous avons constaté que la mise en œuvre de ce code se heurte à des blocages dans nos localités » a ajouté M. Kossivi GBLODZRO.
Ce faisant, les pratiques en termes de mode d’acquisition de la terre par la femme héritière diffèrent selon les coutumes et religions.
Dans la confession islamique par exemple, « lors des partages des biens, la femme n’a droit qu’au 1/3 de la part de l’homme » a confié Alpha GANI CISSE, l’Imam de Attitogon, participant à la rencontre.
« Nous sommes dans un pays et le pays a des lois. La plupart du temps ces lois sont ignorées, mais les organisations de la société civile s’engagent à apporter l’information à l’endroit des populations. Il faut qu’elles sachent qu’il y a une loi qui gère le foncier au Togo qui est loin de faire la discrimination entre l’homme et la femme au Togo » a déclaré Claire QUENUM, experte en droits économiques, sociaux et culturels.
Notons que cette activité qui a rassemblé les adeptes des cultes traditionnels et vodou, les confessions religieuses à l’instar de l’Eglise catholique, l’Eglise méthodiste et la communauté musulmane du Togo, a lieu également ce mercredi 30 juin 2021 dans la préfecture de Vo.