Afin de porter l’attention de la communauté internationale sur la marginalisation des veuves et ses enjeux, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 23 juin Journée internationale des veuves, à travers l’adoption de sa résolution A/RES/65/189 du 21 décembre 2010.
La perte d’un conjoint est un événement dévastateur. Pour de nombreuses femmes dans le monde, en particulier dans les pays en développement, cette perte est amplifiée par un combat de longue haleine pour subvenir à leurs besoins fondamentaux, pour faire respecter leurs droits humains et leur dignité.
La pandémie de COVID-19 est venue aggraver la situation au cours des derniers mois, entraînant avec elle de nombreux décès, et faisant de nouvelles veuves, au moment même où ces femmes risquent d’être privées d’un important soutien socio-économique et familial.
Aujourd’hui plus que jamais, cette journée est l’occasion d’agir et de faire en sorte que les droits et la situation des veuves soient reconnus. Il s’agit notamment de leur fournir des informations sur l’accès à une part équitable de leur patrimoine, de leurs terres et de leurs ressources productives; une pension et une protection sociale qui ne sont pas basées uniquement sur l’état matrimonial; un travail décent et un salaire égal; ainsi que des possibilités d’éducation et de formation. Donner aux veuves les moyens de subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leur famille permet de lutter contre la stigmatisation sociale, qui provoque l’exclusion et des pratiques discriminatoires ou préjudiciables.
Au niveau du droit international, les droits des veuves sont indirectement garantis par la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention relative aux droits de l’enfant. Lorsqu’une législation nationale spécifique existe pour protéger leurs droits, la faiblesse du système judiciaire de nombreux États compromet la manière dont ils sont défendus en pratique. Il arrive que la discrimination de la part même des spécialistes des questions judiciaires décourage les veuves, qui abandonnent le recours à la justice pour obtenir réparation.
Pour faire face à ces violations, des programmes et des politiques d’élimination de la violence à l’égard des veuves et de leurs enfants doivent être mis en place, ainsi que l’offre d’un soutien supplémentaire – tel un soutien financier. Celui-ci permettrait notamment aux enfants de continuer leur éducation, brisant ainsi le cycle intergénérationnel de la pauvreté. L’autonomisation des veuves, grâce à un accès aux soins de santé, à l’éducation, à un emploi décent et à la prise de décision au sein de la société leur permettrait de vivre à l’abri du besoin. L’amélioration de leur condition entraînerait finalement une réduction des inégalités et de la pauvreté, accélérant la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
Dans les situations post-conflit, les veuves devraient être invitées à participer pleinement aux processus de consolidation de la paix et de réconciliation afin de s’assurer qu’elles puissent contribuer à une paix et une sécurité durables.
Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, les veuves ne doivent pas être exclues de notre travail qui visera à « reconstruire en mieux ». Faisons en sorte que notre relèvement donne la priorité à leurs besoins uniques et aide les sociétés à être plus inclusives, résilientes et égales pour tous !
Source : www.un.org