Le Syndicat National des Travailleurs de Balles de Coton (SYNTBACO) sera en grève à compter de ce jeudi 16 février 2023. C’est ce qui ressort d’une dernière réunion des responsables de ce groupe syndical faisant suite au préavis de grève déposé depuis le 2 février dernier, à la direction générale de la Société ACP SARL Togo.
En effet, dans une lettre en date du 2 février 2023, le SYNTBACO réclame de la part de son employeur ACP SARL Togo, des meilleures conditions de vie et de travail. « Comme vous le constatez, Monsieur le Directeur Général, la dernière inflation, la vie chère qui s’en est suivie, l’effort déployé par notre gouvernement pour amoindrir leur impact sur la vie des salariés dont le relèvement du SMAG-SMIG du 31 décembre 2022 et l’évidence certaine que vous ne vous soucierez jamais de vous-même d’améliorer nos conditions de travail et de rémunération, nous nous trouvons dans l’obligation regrettable de vous poser un préavis de grève de dix jours à compter du 2 au 15 février 2023, pour discuter de nos nouvelles conditions de travail… », écrit le SYNTBACO.
Les nouvelles conditions de travail proposées par les membres du SYNTBACO à leur employeur sont contenues dans une plateforme revendicative énumérée en quatorze points. Parmi ces revendications on peut citer : l’élaboration des contrats de travail conformément aux textes en vigueur ; la déclaration de tous les travailleurs à la CNSS; l’instauration d’une police d’assurance maladie, assurance accident conformément au code du travail…
A en croire les premiers responsables du syndicat national des travailleurs de balles de coton, les démarches en vue d’une cordiale entente entre les travailleurs et l’employeur ne datent pas d’aujourd’hui. A maintes reprises, les deux parties se sont transportées à la direction régionale du travail dans le cadre de ce litige. Mais toutes les tentatives ont été vouées à l’échec.
« Nous travaillions pour SAGA depuis plusieurs années. Arrivé en 2008, on nous a fait signer un document et juste après, on nous a balancé à une nouvelle société qui s’appelle ACP. Tout ce qui concerne les marchandises de coton en provenance du Burkina Faso, Mali et partout ailleurs pour la société Bolloré, c’est nous qui travaillons dessus. Parmi nous, il y’a des pointeurs, des agents d’entretien, des passeurs et des tombeurs.
Malheureusement, depuis qu’on nous a transféré à la société ACP, plus rien ne va pour nous. Nos conditions sont devenues difficiles. Nous travaillons sans contrat, sans déclaration à la CNSS. Nous travaillons seulement et on nous paye les vendredis sans d’autres avantages.
Pour mieux se faire entendre, nous avons créé un syndicat. Malgré ça, nos droits sont toujours bafoués. Nous n’avons toujours pas d’interlocuteur, celui à qui s’adresser directement. Face à la situation, nous avons décidé de lancer un préavis de grève puisque toutes nos tentatives pour connaître et rentrer en discussion avec notre premier responsable sont vouées à l’échec.
Le préavis de grève prend fin ce mercredi. Donc nous rentrons en grève à compter de ce jeudi pour 72 heures.
Nous voulons juste faire valoir nos droits et pour cela, nous supplions le ministre en charge du travail de nous venir en aide« , a expliqué le secrétaire général du SYNTBACO.
Du côté de la direction générale de la société ACP SARL Togo, l’on estime que les démarches sont en cours pour une solution définitive du contentieux. « Nos supérieurs sont en discussions avec SAGA afin de trouver une solution au problème. Mais le syndicat ne veut pas espérer. Nous sommes allés à l’inspection du travail pour cette affaire mais aucune solution n’a été trouvée », relate notre source.
Il est donc claire qu’il existe un sérieux problème entre les travailleurs de balles de coton et leur employeur direct qui n’est autre que la société ACP SARL. Si malgré les multiples rencontres de l’inspection du travail, aucune solution n’a été trouvée, alors là, il y’a de la mauvaise fois quelque part. Vivement que les autorités compétentes prennent ce dossier à bras le corps pour une solution définitive avant qu’il ne soit trop tard.
Crédit Photo : matin libre