A l’appel du Syndicat des Enseignants du Togo (SET), les enseignants entament une grève de 72 heures à compter de mardi 19 janvier 2021. A en croire les responsables du SET, cette cessation de travail de trois (3) jours est initiée pour exiger la libération du rapporteur dudit syndicat, Essohanam BAHO, arrêté nuitamment le samedi dernier à Kara et détenu à la gendarmerie antigang de la même ville.
Dans un communiqué rendu public le lundi 18 janvier, le SET n’a pas manqué de présenter à ses membres la situation qui sous-tend son Mot d’Ordre de Grève (MOG). « Nous venons par ce communiqué vous informer que notre camarade BAHO Essohanam, rapporteur du Syndicat des Enseignants du Togo (SET) a été kidnappé la nuit du 16 au 17 janvier à son domicile à Kara par la gendarmerie antigang. Dans l’après-midi, le Secrétaire Général GNONKPA N’Moagni, à son tour, a vu sa maison saccagée devant sa femme et ses enfants, son véhicule, moto et d’autres biens emportés par les éléments de la gendarmerie », a précisé le communiqué signé par le Secrétaire Général Adjoint du SET, Semenyo Komi APEVI.
Dans la foulée et selon le communiqué, le SET a jugé « cet acte illégal, sans motif ni mandat contre les membres de son Bureau National ». Par ailleurs, le SET a estimé que cet acte « viole les lois aussi bien nationales qu’internationales qui régissent le fonctionnement des regroupements syndicaux ».
« Conformément au communiqué du collège des Délégués du 17 janvier 2021, le Bureau National, en attendant l’arrêt des poursuites et la libération sans condition des responsables du SET, demande à tous les enseignants du Togo une cessation de travail de 72 heures à compter de mardi 19 janvier reconductible si rien n’est fait », a poursuivi le communiqué.
Pour conclure, le SET dit prendre à témoin l’UNESCO, l’OIT, les organisations des droits de l’homme notamment la CNDH, l’Amnesty International, les organisations de la société civile et tous les diplomates accrédités au Togo sur les exactions en cours à l’égard des responsables du SET.
Aux dernières nouvelles, le SG du SET, N’Moagni GNONKPA, serait aussi arrêté. De sources concordantes rapportent qu’il serait lui-même rendu dans le souci de libérer sa famille dont la maison serait encerclée par les forces de l’ordre. Les mêmes sources informent qu’en dépit des intimidations de leurs chefs, les enseignants sont déterminés et mobilisés pour observer ce MOG en vue du résultat attendu dans l’immédiat : la libération du rapporteur du SET, Essohanam BAHO.
Il urge que les responsables en charge de l’éducation au Togo trouvent au plus pressé un dénouement à cette situation qui, à notre sens, si rien n’est fait risque non seulement de paralyser les activités pédagogiques sur l’ensemble du territoire mais aussi de nuire dangereusement aux apprenants. Que le bon sens l’emporte sur les passions. Vivement !