La mort de mon Colonel Madjoulba Bitala fait l’objet de la récupération inutile. Et c’est bien dommage. Autant le silence pour expliquer le crime et atténuer le choc entretient le flou sur ce qui s’est réellement passé, autant les manifestations violentes et stériles contribuent à saper le vivre ensemble et l’unité nationale après l’autre feuilleton d’après la présidentielle de février 2020. Des deux côtés on y va avec une raison soutenue.
En effet, le crime commis au cœur d’une unité d’élite et contre son chef a toutes les raisons d’inquiéter jusqu’au sommet de l’État. Aujourd’hui, tout porte à croire que le risque zéro pour atteindre le Chef de l’État lui-même dans les mêmes conditions n’existe pas. Cette inquiétude peut expliquer d’ailleurs le silence du Gouvernement qui cherche d’abord à comprendre ce qui a pu arriver à l’officier supérieur des FAT avant d’honorer la mémoire de celui qui fut un des pions de la sécurité nationale.
C’est dans ce contexte que la communication entre le Gouvernement et la famille du défunt a été des plus mauvaises. Les parents du défunt sous le choc de perdre un valeureux fils n’ont aucune nouvelle les consolant ou même leur expliquant ce qui a pu vraiment arriver à leur fils. La longue attente des informations sur le décès et du corps pour le rituel d’inhumation est devenue une grande épreuve qui a cédé à la violence et aux ultimatums renouvelés. Allons-nous attendre le pire avant de réagir ? Je crois que non.
Mort à chaud, le défunt Colonel Madjoulba au lieu de diviser devait plutôt conduire à une unicité d’action pour faire aboutir rapidement les enquêtes et prendre des dispositions idoines pour que plus jamais, un tel crime, un tel homicide ne se reproduise au Togo, la terre de nos aïeux. Repos éternel au Colonel Madjoulba, condoléances très attristées au Gouvernement, aux Forces Armées et à la famille éplorée..