Depuis plusieurs jours, le 30 août 2025 avait été annoncé comme le jour de la révolution au Togo : mobilisation générale, chute annoncée du président du Conseil, fin de la Cinquième République.
Les influenceurs, surtout depuis l’étranger, ont tenu la population en haleine. Les lives sur les réseaux sociaux rassemblaient des milliers de Togolais, et les commentaires laissaient croire à une journée décisive. Pour certains, ce devait être un nouveau 5 octobre 1990, pour d’autres un 19 août 2017, et pour les plus exaltés, la libération totale.
De l’artiste Amron à Marguerite Gnakadé, le discours était clair : aucun Togolais ne devait rester chez lui. Tous affirmaient qu’ils seraient dans les rues, aux côtés du peuple.
Mais qu’est-ce qui n’a pas marché ?
La question reste entière. Ce n’est pas faute d’intérêt ou d’exaspération : le quotidien des Togolais est de plus en plus difficile. Manger une fois par jour devient un défi, les soins de santé sont hors de portée, le coût de la vie explose, l’électricité et la connexion internet étranglent les ménages, pendant que les scandales de détournements se multiplient.
Pourtant, le 30 août a ressemblé à n’importe quel autre jour. À Lomé et dans les autres grandes villes du pays, en dehors de la présence des Forces de défense et de sécurité (FDS), la vie a suivi son cours : marchés ouverts, circulation animée, boutiques et étalages retrouvant leur affluence dès l’après-midi.
Trois raisons principales semblent expliquer l’échec de l’appel :
Un mouvement porté par la diaspora. La majorité des appels à manifester venaient de l’extérieur du pays. Sur le terrain, le relais local est resté faible, les partis politiques et organisations de la société civile peinant à se coordonner.
Une riposte anticipée du pouvoir. Le régime, fort de son expérience face aux précédentes contestations, avait largement déployé les FDS, occupant les points stratégiques de la capitale.
Un manque de confiance. Les discours exaltés des influenceurs n’ont pas convaincu. Beaucoup de Togolais, bien que mécontents de leurs conditions de vie, doutent de l’efficacité de ce type d’appel.
L’échec du 30 août ne signifie pas que les Togolais sont satisfaits de leur sort. Il montre plutôt que la lutte politique doit être repensée. L’opposition doit se réorganiser, retrouver une stratégie crédible et réaliste, pouvant contribuer au développement du pays.
Que faire ensemble pour l’épanouissement du peuple togolais ?








