C’est l’un des plus graves effondrement d’un immeuble de toute l’histoire du Cameroun. Des habitants du quartier à Douala redoutent que le bilan s’alourdissent.
Au lendemain de l’effondrement d’un immeuble d’habitation dans la capitale économique du Cameroun, il s’élevait à au moins 33 morts et cinq blessés en urgence absolue. Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 1h30 (2h30, heure française), un immeuble de quatre étages situé dans le nord de Douala s’est effondré sur un autre bâtiment résidentiel d’un étage.
Cet effondrement est l’un des plus graves de l’histoire du pays. Les opérations des secours, notamment le déblaiement des décombres à l’aide d’une pelle mécanique dans l’espoir de retrouver des survivants ont débuté dimanche. Elles se sont poursuivies dans la soirée, et lundi dans la matinée, selon un riverain contacté par l’AFP.
De nombreux blessés
« La situation est sous contrôle et les pompiers travaillent pour faire en sorte que personne ne reste sous les décombres », a déclaré Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, le gouverneur du Littoral, qui s’est rendu sur place dimanche. Le même jour, l’hôpital de Laquintinie de Douala avait indiqué avoir pris en charge « treize cas provenant de ce drame », et enregistré deux décès, dont celui d’une fillette âgée de trois ans et d’une jeune fille de 19 ans.
Les onze autres personnes admises étaient trois enfants pris en charge aux urgences pédiatriques, deux adolescentes, une jeune femme de 28 ans, et cinq hommes, avait précisé l’hôpital. Habitant du quartier depuis quinze ans, à une dizaine de minutes à pied de l’immeuble qui s’est effondré, Prosper Tchinda faisait partie des premières personnes sur place après l’accident. « Il y avait un survivant qui est sorti avec quelques égratignures, on a aussi retrouvé un bébé sain et sauf », a-t-il dit par téléphone à l’AFP.
Une « fête » la nuit des faits
« Le bilan pourrait encore grimper », redoute l’informaticien de 42 ans, qui assure qu’un « événement festif avec de la musique avait lieu au moment des faits », et que le bâtiment était en mauvais état.
Cet immeuble « avait l’air défaillant, il y avait des fissures dans le mur et on avait l’impression qu’il pouvait s’effondrer à tout moment. Ce n’est vraiment pas le type d’immeuble qui donnait envie de s’y installer », a confié Nathalie, une autre riveraine qui s’est rendue sur place immédiatement après avoir entendu un « grand bruit ». Cette témoin, qui a demandé de rester anonyme, a également affirmé qu’une « fête » se tenait dans l’immeuble la nuit des faits.
Des bâtiments qui « ne respectent pas les normes »
« Je suis très inquiet. Il y a tellement d’immeubles qui ne respectent pas les normes. Chacun se lève et construit n’importe comment sans aucun contrôle. On a comme l’impression que les services compétents de la mairie ne font pas leur travail », s’est désolé Prosper Tchinda.
En 2016, l’effondrement d’un bâtiment d’habitation a causé la mort de cinq personnes à Douala, et les autorités ont soulevé la question du respect des normes de construction. En juin de la même année, elles avaient identifié 500 immeubles « menaçant ruine » dans la ville. »
Plus loin en 2012 au Togo, un immeuble de quatre étages en construction s’est effondré à Amadahomé, une banlieue située à 12 km au nord-ouest de Lomé, faisant deux morts et deux blessés graves. Les victimes étaient des ouvriers travaillant à la construction de l’immeuble.
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