L’Association Wildaf-Togo s’insurge contre le mariage précoce et forcé des jeunes filles. Pour matérialiser cette lutte, les responsables de ladite association ont ciblé les localités de Krikri, Tchanaga et Takpemba dans le nord du Togo, pour implémenter leur projet.
Lama-Tessi, Tamon, Krikri, Tchanaga puis Takpemba sont les différentes localités sillonnées par les responsables de l’association Wildaf-Togo, dans leur lutte contre les mariages précoces et forcés, puis les violences faites aux jeunes filles âgées de 13 à 17 ans. Une première campagne puis une deuxième toutes menées dans la région centrale, ont abouti à des résultats, qui ont été exposés devant la presse.
« L’étude de base s’est faite de mars à mai 2023. Le consultant s’est rendu dans les zones cibles à savoir Krikri, Tchanaga et Takpemba il s’en est révélé qu’au niveau de Krikri, nous avons 24% de taux de prévalence de mariage d’enfants alors que 0% des femmes et enfants n’ont aucune connaissance de leur droit à la santé sexuelle et reproductive. Ce fait favorise chez les jeunes filles, les mariages précoces, la contraction des IST. Au niveau de Tchanaga, la prévalence du taux de mariage d’enfants est de 45% dans les zones cibles du projet. Également dans ces localités, les femmes n’ont pas le droit de se rendre dans les centres de planification familiale, sans l’autorisation de leur mari, ce qui constitue une violence connexe aux droits des femmes et par conséquent on observe dans ces localités un enchaînement de grossesses qui met en danger la vie des femmes et des jeunes filles. Enfin à Takpemba, on est sorti de là avec 80% comme taux de prévalence du mariage des enfants. On y a par conséquent observé que plusieurs jeunes filles âgées entre 16 et 17 ans portaient des enfants au dos, certaines, en avaient plusieurs. Si nous voulons le développement de nos communautés, il faut intervenir dessus. » a déploré Andrea Aziabou, gestionnaire du projet à Wildaf Afrique de l’Ouest.
Dans le cadre de la lutte lancée, un projet dénommé « Agir pour l’abandon des mariages d’enfants » s’articule autour d’un plaidoyer en trois strates:
« Il s’agira d’abord d’aboutir à un cadre légal assez protecteur de la jeune qui empêcherait la perpétuation des mariages d’enfants dans les localités. Cela passe par la formalisation des mariages traditionnels qui se tiennent avec les chefs religieux et traditionnels. Cela permettrait d’éviter le mariage des jeunes filles de 13 à 17 ans. La seconde strate du plaidoyer vise à parvenir à l’abandon de deux normes traditionnelles qui favorisent le mariage des enfants. Cette activité se fera essentiellement auprès des autorités religieuses de Krikri, Tchanaga et Takpemba.
Enfin la troisième strate servira à influencer le budget afin d’accroître de 30% la ligne d’offre et de service. » a ajouté Andrea Aziabou.
Les trois localités ne sont pas les premières à bénéficier du projet de Wildaf-Togo. Anne-Colette Kpedji la Directrice exécutive de l’association révèle le première initiative :
« Nous sommes à notre deuxième projet par rapport à cette thématique du mariage d’enfants. Le premier a été mis en œuvre à Lama-Tessi dans la préfecture de Tchaoudjo et à Tamon dans le Tandjouaré, dans la région des Savanes. Nous nous sommes basés sur les statistiques nationales qui retracent la prévalence des violences dans les régions des Centrales et des Savanes. Nous avons donc mené des études qui ont confirmé les statistiques. »