En compétitions africaines, les clubs togolais ont encore vu du rouge. Ni ASKO ni ASCK n’ont jamais pu faire mieux que d’être éliminés lors des préliminaires des compétitions interclubs cette année.
Les frères de la Kozah se sont entendus pour ne jamais inscrire leurs noms et celui du Togo sur la liste des qualifiés en ligues des champions et en coupe CAF respectivement.
Face aux adversaires, ASKO et ASCK n’ont pu montrer leur capacité à faire valoir leur billet pour le 2nd tour montrant ainsi les limites incommensurables du championnat (Covid-19) 2020- 2021.
À Lomé comme à Nouackhot, ce fut un dimanche noir pour les aficionados du sport roi togolais qui dans leur scepticisme ont eu la confirmation de leur espérance suicidaire au tour de la participation de leurs champions.
Battus à l’aller par 3 buts à 0 par les Libériens du LPRC Oilers en terre liberienne, les protégés du Président Mey Gnassingbé n’ont assuré que le service minimum au match retour en l’emportant par 2 buts à 1, rien que pour l’honneur et non pour la qualification au match retour.
Un score très insuffisant pour passer le cap du Libéria et figurer sur la liste du prochain tour. C’est un fiasco.
De l’autre côté, l’ASCK pourtant bien parti il y’a une semaine plus tôt à Lomé avec un succès éclatant 3 buts à rien face à ASAC Concorde de Mauritanie s’était complètement noyé au match retour à Nouakchott, battue 4 buts à 0. Nul doute que le club dauphin de la Kozah ne s’était pas donné toute la garantie d’une survie dans la compétition.
Aussi bien les paramètres du voyage du côté des Kondonas, que du côté des Conducteurs n’ont été guère reluisantes pour donner la moindre chance au football togolais de briller, parmi les étoiles du continent.
À 3 buts à 0 à Nouakchott, ASAC Concorde s’était offerte la peine de s’octroyer un penalty dans les ultimes minutes du jeu, pour s’emparer du billet du tour suivant. Une désolation pour le sport roi togolais que son unique espoir de résistance à l’adversité sur le continent, soit rattrapé par les tares du football ici.
Ainsi ASKO et ASCK n’ont jamais pu tenir la dragée haute cette année pour le moins disproportionnée à cause de Covid-19. Et pourtant ce sont deux clubs qui se sont distingués par la taille de leurs ambitions et par l’énorme potentialité de leur effectif. Certes entre-temps, ils seront séparés des virtuoses: Tchakéï Marouf, Nane Richard et Ouro-Agoro Ismaël partis pour monnayer leurs talents ailleurs dans des championnats peu reluisants. Le résultat sans eux pour cette année et avec eux lors des précédentes participations en coupes africaines montre clairement que ces joueurs partis constituaient un temps soi peu l’âme de leur équipe.
Sûrement que si Tchakéï Marouf, Nane Yendoutié Richard et Ismaël Ouro-Agoro étaient présents, ASKO puis ASCK auraient mieux fait à cause de leur influence technique sur le jeu.
Passé le temps de l’amertume et de la désolation, il faut maintenant se poser les bonnes questions. Pourquoi c’est ainsi arrivé au football togolais et à qui la faute ?
Le tout se résume au manque de projets du championnat togolais qui au demeurant, n’arrange guère les conditions de participation aux compétitions continentales.
Au delà des considérations extra-sportives, les clubs n’avaient pas la baraka nécessaire pour tenir le rang des « Toreros » dans les arènes malgré l’absence des « vrais Taureaux » car loin d’être égoïste, le LPCR Oilers et la Concorde ne constituent pas des fourdres de guerre mais hélas le sport roi togolais s’est étiolé sans ménagement devant eux.
La réponse est toute simple. Le niveau du championnat et son format cette année n’ont pas suffisamment fourni aux représentants togolais la pleine mesure de leurs moyens.
Ce sont deux équipes mal outillées physiquement et mentalement qui se sont fait avoir, c’est-à-dire éliminées au tour préliminaire comme si jamais le football togolais n’a fait mieux face aux clubs légendaires du football africains.
Les joueurs n’avaient pas de compétition dans les jambes car même en étant champion et vice champion respectifs, ASKO et ASCK n’ont joué que 16 matchs sur les 30 normalement prévus en championnat classic et avec seulement la moitié des adversaires potentiels ceci au détriment des seize qui postulaient au titre.
Le vin tiré est bu. Et alors malgré son état d’ivresse, il faudra que le bateau dans sa croisière, évite de heurter l’iceberg, sinon ce sera le naufrage à la « Titanic ».
Championnats aux formules classiques
Outre ce que nous avons déjà vu, que les autorités sportives pensent à l’organisation au mieux du championnat. Passer à la formule classique puis assaisonner avec d’autres compétitions (coupe du Togo, coupe de l’indépendance etc…) pour étoffer le bagage physique afin de mettre les garçons dans le bain du combat. Sinon avec un championnat à minima, ce seront les mêmes joueurs utilisés et cela ne peut permettre aux entraîneurs de tourner leurs effectifs. La réflexion en tant que telle doit amener les dirigeants à aller vers la formation des joueurs dans différentes catégories afin de permettre l’insertion de nouveaux talents au sein des clubs pour professionnaliser ce football en état de déliquescence avancée.
La mise en place d’un système d’intégration permet de valoriser ces viviers qui au fil des années acquièrent l’expérience pour les faire valoir quelques années plus tard dans notre football. Sans cela, le football togolais vivra comme d’habitude des heures sombres pendant que les autres avancent.