Depuis quelques mois la planète terre est en proie à une pandémie. Cette crise sanitaire dont le Coronavirus n’a naturellement épargné aucun continent. Si aujourd’hui la Covid-19 a retenu l’attention des autorités mondiales en charge de la santé, nous ne devons pas du tout perdre de vue qu’il y a aussi d’autres pathologies et aussi dangereuses et mortelle que le Coronavirus. Ces maladies très souvent méconnues du grand public et désignées sous le vocable de « maladies tropicales négligées (MTN) » sont très présentes et causent beaucoup de dégâts.
Les maladies tropicales négligées, c’est un ensemble de maladies chroniques et handicapantes. Parmi ces maladies, nous pouvons citer: les géohelminthiases; La schistosomiase ; la filariose lymphatique ; le trachome cécitant; l’onchocercose; la maladie de Chagas; la leishmaniose, sont les plus répandues dans le monde.
La plupart de ces maladies est causée par des parasitoses transmises par des insectes (moustiques, simulies, phlébotomes, mouche tsétsé, triatomes, mouches des immondices) et par des gastéropodes. D’autres sont propagées par l’eau contaminée et par les œufs de vers présents dans le sol. Elles touchent plus de 1,5 milliards d’individus à travers le monde. Ce sont des maladies qui s’attaquent le plus aux pauvres et aux personnes vulnérables et marginalisées dans les pays à revenu intermédiaire, des zones de déshéritées où il y a une mauvaise hygiène.
Les MTN touchent plus les femmes et les enfants de moins de 05 ans. Elles sont négligées parce qu’elles n’entraînent pas de flambées explosives qui attirent l’attention du public et des médias et sont souvent en « compétition » avec d’autres pathologies plus visibles. Elles ne tuent pas en grand nombre et ne touchent pas les pays riches et donc sont souvent inexistantes dans les programmes et budgets de santé. Les pays touchés par ces maladies disposent peu de ressources à investir dans la santé. Les personnes souvent atteintes vivent dans les milieux ruraux très reculés et difficile d’accès.
Les maladies tropicales négligées sont mises en groupe pour deux raisons selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Première raison : ces maladies bien que différentes sur le plan médical en ce qui concerne leurs causes et effets physiques, elles provoquent toutes des incapacités sévères et des lésions permanentes. La deuxième raison, est qu’elles sont associées à la pauvreté et ont tendance à se recouper géographiquement. Elles sont également mises ensemble afin de lutter efficacement contre elles.
L’impact des MTN sur les populations n’est pas à négliger. Elles affaiblissent les pays touchés en ressources humaines et maintiennent plus d’un milliard d’individus dans la pauvreté parce que réduisant considérablement la productivité économique des jeunes adultes. D’autres mettent en mal la croissance des enfants et le développement cognitif.
La bonne nouvelle est que le monde n’est pas resté les bras croisés devant les dégâts causés par les maladies tropicales négligées. Un progrès considérables est fait dans la lutte contre ces maladies. Il existe de nos jours des produits et interventions pour éviter et traiter nombre de ces MTN. Des partenariats ont été formés pour mettre ces interventions à la disposition de ceux qui en ont besoin. Des objectifs ont été fixés dans un délai précis pour l’élimination de plusieurs de ces maladies.
En 2006 l’OMS a adopté une nouvelle stratégie et des partenariats pour combattre certaines de ces maladies ayant une plus forte charge de morbidité. Il s’agit notamment de quatre maladies à savoir : l’onchocercose ; la filariose lymphatique ; la schistosomiase et des géohelminthiases. La chimiothérapie est pratiquée avec le soutien de 25 organisations partenaires de l’OMS. Dans plusieurs pays ces maladies tendent à disparaitre grâce aux efforts des uns et des autres même si le risque est toujours là.