La tension continue de monter dans le rang des enseignants du Togo, et pour cause. En plus du rapporteur, Essohanam BAHO, et du Secrétaire Général, N’Moagni GNONKPA, trois (3) autres responsables du Syndicat des Enseignants du Togo (SET) ont été arrêtés manu-militari ce mercredi matin au siège de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) à Lomé. C’était en présence de la Coordinatrice Générale de la STT, Lawson NADOU.
« Subitement des gens sont venus et ont fait irruption au siège de la Centrale. Ils sont venus dans la salle de réunion où ils ont ramassé les camarades. J’ai voulu partir avec eux mais ils ont refusé, ils m’ont poussé dans la chambre, m’y ont enfermé et sont partis. J’ai réussi à sortir. Ils ont aussi bloqué le grand portail de notre siège. J’ai dû pousser de force le portail et le temps pour moi de sortir, ils sont montés dans leur véhicule et sont partis. Ils sont de la gendarmerie mais je ne sais même pas dans quelle gendarmerie je vais chercher les camarades mais moi je vais les chercher.
Ils n’ont absolument rien dit, ils ont seulement dit : ‘’poursuivez-nous’’ et c’était tout. Et puis ils prennent les camarades de force. Je demande à tous les camarades d’être en alerte. Ils ont violé les textes de la STT, ils ont arrêté les camarades de force. Quel que soit le problème qui se pose, on peut s’asseoir et discuter. On n’a pas besoin de venir les (les 3 camarades) chercher comme ça. Nous sommes ici et j’ai appelé le ministre pour leur dire qu’on va travailler ceci afin que les camarades viennent et que nous puissions discuter. Et voilà qu’ils sont venus nous ramasser. Pourquoi ? Pourquoi ? », a déclaré, dans une colère noire, la Coordinatrice Générale de la STT à nos confrères de Victoire FM à Lomé.
Dans la foulée, des sources bien informées renseignent que certains outils de la Coordinatrice de la STT tels que ses téléphones et son ordinateur ont été sans autre forme de procès saisis et emportés par les « envahisseurs ».
Réagissant 24 heures plus tôt chez nos confrères de Victoire FM sur l’arrestation des responsables du SET, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, le Prof AKODA AYEWOADAN, a estimé que les syndicalistes ne sont pas l’objet de poursuite.
« L’on ne pourchasse pas les syndicalistes. Je pense que relativement à cette arrestation, il y a une difficulté qui est en train d’être réglée. Vous verrez, dans quelques jours, vous aurez des éléments de réponse un peu plus clairs. Mais rassurez-vous, le syndicalisme est libre et encadré dans notre pays. Pour créer un syndicat, il faut s’aligner sur les textes les plus pertinents qui gouvernent la création des syndicats. N’ayez pas d’à priori. Ce sont des libertés qui sont reconnues par notre Constitution donc ces libertés ne peuvent être mises en cause », a-t-il confié. Malheureusement, faut-il en rire ou pleurer ? A chacun d’y répondre.
Au demeurant, avec les arrestations en cascade des responsables du SET, on voit mal les enseignants sursoir de sitôt à leur grève pour retourner dans les salles de classes. A contrario, il nous semble qu’ils auront à cœur de durcir le ton si la situation ne change pas, positivement bien entendu.
N’importe comment, les jours à venir nous situeront davantage.