Les participants à la première édition du Blue Africa Summit, tenue les 16 et 17 novembre à Tanger, ont salué « l’engagement océanique fort » de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Dans la Déclaration de Tanger ayant sanctionné les travaux de ce sommet, organisé sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, pour la première fois sur le continent africain, ils ont recommandé aux Etats de la façade atlantique africaine de « rejoindre l’initiative du Maroc d’une coalition de pays solidaires ».
Ils ont aussi appelé l’ensemble des autorités nationales et locales du continent africain à développer des plans ou stratégies de développement durable de leurs littoraux et zones exclusives économiques, à soutenir la création de plans d’espace maritime à l’échelle nationale et internationale pour développer une économie bleue durable et à promouvoir, entre autres, la protection de ces espaces et de leur précieuse biodiversité à hauteur de 30% d’ici 2030.
Les participants à ce sommet, initié par l’Académie du Royaume du Maroc et la Saison Bleue, ont recommandé aux entrepreneurs maritimes de développer des modèles économiques durables prenant en compte le bien-être des populations côtières, tout en invitant les Etats à encourager les initiatives, comme celle de la Grande Muraille Bleue ou les corridors maritimes croisant l’expertise scientifique, l’engagement des citoyens et le développement aux fins de la protection de l’Océan, bien commun.
Ils ont également appelé les pays du continent et les partenaires internationaux, reconnaissant le leadership de l’Union des Comores en sa qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, à rejoindre le Panel Africain de Chefs d’Etat pour le développement d’une économie bleue régénératrice, créé lors du Africa Climate Summit.
Dans ce sens, ils ont souligné la nécessité pour tous les acteurs concernés de reconnaître l’importance de mettre en place un mécanisme permanent servant de plate-forme de dialogue et d’incubateur d’initiatives concrètes pour renforcer le partenariat stratégique Afrique-Europe.
Les participants, qui ont insisté sur l’impératif de porter la voix des femmes et de la jeunesse dans toutes les activités, les enceintes et négociations, ont formulé le souhait de faire entendre la voix de l’Afrique plus fortement encore dans toutes les enceintes internationales, les prochains rendez-vous océaniques du continent, ainsi que dans les négociations actuelles et à venir sur les sujets concernant la production de plastique, l’interdiction des subventions à la pêche illégale ou à la surpêche et l’exploitation des grands fonds marins.
Ils ont, en outre, invité les Etats africains à ratifier au plus vite les accords dits BBNJ, afin de pouvoir permettre, entre autres, le développement d’aires marines protégées, ainsi que les organisateurs de la prochaine conférence Océan des Nations Unies (UNOC 3), prévue à Nice en juin 2025 sous la coprésidence de la France et du Costa-Rica, à prendre en compte le développement maritime du continent africain et ce, en encourageant pendant l’année 2024 une consultation nationale et internationale, en lien étroit avec l’Union Africaine.
« De manière à construire un véritable leadership africain sur l’Océan et à porter la contribution du continent à l’UNOC 3, nous remercions l’Académie du Royaume du Maroc et la Saison Bleue de bien vouloir organiser, en novembre 2024 à Tanger, une seconde édition du Blue Africa Summit », lit-on dans la Déclaration, qui ajoute que cet événement sera l’occasion de mesurer les avancées réalisées et de porter à haut niveau la voix de l’Afrique océanique à la veille du grand rendez-vous de la conférence Océan des Nations Unies, prévue en 2025.
Rappelant que l’Afrique, avec une population qui approchera deux milliards d’habitants d’ici 2050 et près du double à la fin de ce siècle, dont près de deux tiers vivront à moins de 60 Km d’un littoral, constitue un continent qui mérite un traitement particulier, les participants ont affirmé que la croissance africaine dépend et dépendra largement des investissements en matière d’économie ou de finance bleue, dès lors qu’ils profiteront aux économies et populations locales.
A ce propos, ils ont soutenu que le désenclavement des pays du Sahel et de l’Afrique intérieure ne pourra se faire qu’à travers une ambitieuse vision océanique.
Cette reconnaissance de l’océanité africaine passe évidemment par le développement d’infrastructures côtières, portuaires, de flottes de pêche et de commerce qui permettront aux Etats et aux populations de disposer du bénéfice de leurs propres ressources commerciales, halieutiques, marines, génétiques et énergétiques, ont-ils indiqué.
« Nous encourageons également les financements durables et innovants, le développement de start-up et de petites et moyennes entreprises« , ont-ils relevé.
Le Blue Africa Summit a connu la participation des représentants de 26 pays sur les 38 Etats côtiers que compte le continent africain, ainsi que de leurs voisins des bassins méditerranéen, atlantique et indien, de leaders politiques, de représentants de la communauté scientifique, de la société civile et de la jeunesse africaine et d’acteurs économiques.
Cet événement a été rehaussé par la présence de hauts représentants des Nations Unies, de l’Union Européenne et d’autres organisations représentatives des Nations maritimes.
Avec le MAP