Un terrible incendie a ravagé le marché d’Agoe-Nyivé dans la nuit du 21 décembre 2023. Malgré les efforts des services de secours, le feu a causé d’énormes dégâts matériels. Quelques temps après l’incident, des voix s’élèvent. Togolais de la diaspora et très attaché aux sujets de développement de son pays le Togo, Erick Guitcha Matchame, n’est pas resté indifférent face à la situation. De sa position du Directeur Régional Interministériel (DRI) pour la Normalisation des infrastructures Publics et Accessibilité en Pays de Loire (France) ; Capitaine Hors-class à l’état-major Régional des Sapeurs-pompiers des Pays de Loire ; Juriste Spécialisé en Urbanisme et Ingénieur en Économie de Construction, Erick Guitcha Matchame revient sur ses propositions antérieures pouvant orienter les techniciens de construction à sécuriser les grands édifices du Togo.
« C’est avec beaucoup de tristesse et ce fut pour moi un choc que j’ai accueilli cette mauvaise nouvelle. Je pense vraiment à ces commerçants et commerçantes qui ont perdu leurs marchandises, leurs mobiliers, et peut-être une grosse partie de leurs investissements personnels. Je déplore cette situation qui oblige tout le monde à revoir sa copie sur la protection des biens et des personnes », a-t-il lancé.
Sur le plan sécuritaire et surtout des infrastructures les plus importantes du pays, Erick Guitcha Matchame conseille que « nous devons avoir ce qu’on appelle la « Préconisation des moyens de secours et moyens d’extinction » proprement dits pour l’édifice lorsqu’un sinistre incendiaires se déclare. Cela veut dire que, c’est à la conception du bâtiment lui-même que les l’architecte, les techniciens et les ingénieurs doivent coordonner leur savoir-faire pour la protection du bâtiment, que ce soit un bâtiment de logements, hôtels, de marchés où autres. Dès lors que ce bâtiment est classé dans la catégorie des E.R.P (Établissement Recevant du Public), nous devons dans un premier temps mettre tout en œuvre pour protéger le bâtiment, entre les choix des matériaux et avec les pouvoirs calorifique, en passant par leur réaction aux feux. Puis équiper l’édifice lui-même des différents Moyens d’extinction selon l’utilisation pour laquelle le bâtiment est construit…on parlera dans certains cas des Extincteurs, mais aussi des IFEA (Installations Fixes d’Extinctions Automatiques) communément appelés RÉSEAU DE SPRINKLER qui protègent les édifices dès le déclenchement de départ de feu. Mais je reconnais que ce dispositif a un coût ».
Sur la question relative à la gestion des incendies par les services appropriés, Erick Guitcha Matchame répond : « vous savez, avant d’aborder le sujet des agents de sécurité et des secours donc, les sapeurs-pompiers, posons-nous la question sur ce que dit la loi des protections des E.R.P…. Si aucun texte ne prévoit les garanties de la protection des E.R.P et édifices, à mon sens nos élus (députés) devraient avoir un regard sur le sujet. En terme de jurisprudence. Si le bâtiment: E.R.P,.. etc. ne sont pas à une réglementation, il convient aux détenteurs des droits d’utilisation des lieux publics de prévoir une alternative pour palier à l’absence des moyens de sécurité et de secours; il s’agira donc de garantir cela par la présence d’agents de sécurité en incendie ou agents d’exploitation en incendie qui, par ses prérogatives devra alerter les secours sur un départ de feu non maîtrisable par lui-même.
Pour être franc, malgré la grande et bonne volonté des soldats du feu que nous sommes, il est important de souligner les moyens humains et matériels que nous disposons dans l’exercice de cette tâche. Que dire des réseaux d’alimentation et de canalisations de nos Bornes Incendies et Poteaux Incendies?
Les asservissement de ses poteaux et bornes incendies doivent demeurer désormais une grande priorité de chantier pour les grandes villes du Togo. Quelle est la caserne de juridictions et d’actions pour ce marché Agoè Assiyeyé? Beaucoup d’interrogations. Justement, l’idée de désacraliser ce milieu de travail des Sapeurs-pompiers à travers les réformes également s’impose à nous pour mieux contenir les besoins dans nos agglomérations. On y reviendra plus tard quand il faut le faire. Mais il va falloir passer par les réformes et expliquer le bon sens de ces réformes pour le bien et la protection de nos édifices et bâtiments.
Pour éviter le pire et naturellement finir avec ces genres d’événements malheureux sur la la terre de nos aïeux, l’on doit mettre de la rigueur à tous les niveaux.
« A la conception des bâtiments, il ne suffit pas seulement de dessiner. Au Togo nous avons des gens compétents. Ce que nous devons apporter doit être un plus ou un bonus.
Dans le Cahier des Charges Techniques Particulières appelé communément C.C.TP, pour chaque bâtiment E.R.P et ou édifices, doivent figurer une nomenclature des matériaux et mobiliers utilisés. La classification de ses matériaux par exemple avec leur réaction au feu pour éviter une grande propagation de l’incendie.
Dans le même C.C.T.P on trouvera les moyens de secours comme je l’ai dit plus haut sur le IFEA, les extincteurs mais aussi les RIA (Robinet d’Incendie Armé). Et tout cela devrait être bien appliqué avec des contrôles périodiques dans un Registre de Sécurité Incendie. Sur cette base, on aura mis en place un système de contrôle et de surveillance de nos E.R.P et édifices…en leur permettant une longévité mais aussi d’éviter les drames humains…etc. », a expliqué Erick Guitcha Matchame.
Très administratif aux actions du Président de République, Faure Essozimna Gnassingbé, Erick Guitcha Matchame, apprécié à sa juste valeur la promptitude avec laquelle le Chef de l’État a reçu les femmes commerçantes. A la suite de cela, il propose : « dans un premier temps, il faut les retrouver ces sinistrés, leur apporter un soutien psychologique dans un cadre de sérénité puis avec les assurances établir, le cadre de catastrophe. Les enquêtes pourront en parallèle déterminer les causes de l’incendie. Mais pour l’heure dans l’immédiateté, il faut une prise en charge. Je ne pourrai pas dire le rôle que jouerait l’Etat dans cela si ne n’est de décréter UN ÉTAT D’URGENCE DE SOUTIEN AUX SINISTRÉS. La reconstruction personnelle de chaque usagers sera dure et longue sur le plan émotionnel, mais il faut se relever pour avancer ».
Erick Guitcha Matchame s’est révélé à la population togolaise au travers de son projet Non à la Violence dans les Stades, projet qu’il exécute depuis 2011.