Le think tank Institut Thomas More a publié ce mois de juin un rapport intitulé « la Pari algérien d’Emmanuel Macron : illusion, risque et erreurs ».
Elaboré par M. Xavier Driencout, ancien Ambassadeur de France en Algérie entre 2008 et 2012, ledit rapport met la lumière sur les erreurs de la politique extérieur du Président Macron, particulièrement en Afrique du Nord.
M. Xavier Driencout s’intéresse, en effet, au rapprochement observé ces derniers mois entre la France et l’Algérie et s’interroge sur les motivations réelles de ce rapprochement, qui semble avoir un lien direct avec le gaz algérien, dont la France a urgemment besoin en raison de la crise énergétique que connait le continent européen.
Le rapport passe également en revue d’autres domaines qui pourraient expliquer « la normalisation » des relations entre Paris et Alger, notamment les échanges commerciaux, la vente d’armement et la situation sécuritaire au Sahel. Selon M. Xavier Driencout, la France cherche à implanter ses entreprises en Algérie, un marché qui reste toujours dominé par la présence chinoise et turque. Quant à Alger, elle espère conclure des contrats militaires, voire de vente de Rafales, à un moment où son allié russe traditionnel est mobilisé par la guerre contre Kiev.
De point de vue de l’ancien Ambassadeur français, toutes ces « aspirations » françaises ne restent que des illusions en raison du régime algérien en place, et ce pour les considérations suivantes :
Premièrement, les ambitions françaises pour l’approvisionnement du gaz algérien ne peuvent être réalisées en raison de la capacité très réduite d’Alger à augmenter sa production et ses exportations.
En ce qui concerne les échanges commerciaux, la position commerciale de la France en Algérie se dégrade, premièrement, en raison du manque d’agressivité des entreprises françaises qui croient à tort que le marché leur est acquis alors que les concurrents chinois et turques sont bien implantés. Et deuxièmement parce que l’économie algérienne comme le commerce sont avant tout guidé par des considérations politiques.
Par rapport aux contrats militaires, le rapport souligne que malgré la visite du chef de l’armée algérienne en France, l’Algérie ne peut pas, pour le moment, se séparer de la Russie qui reste son principal fournisseur d’armement. Et d’ajouter que l’armée algérienne répugnera toujours, pour des raisons politiques et idéologiques, à s’équiper en matériels français.
A la fin de son rapport, l’ancien Ambassadeur français affirme que le pari du Président Macron en faveur de l’Algérie est en effet une erreur politique ayant des risques stratégique pour la France. Il estime également que la voie suivi par Macron, en misant sur le renforcement des relations avec l’Algérie au détriment des relations avec le Maroc, est sans issue.