Dans une enquête de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques et Démographiques (INSEED) commanditée par la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), les agents de la Police et de la Gendarmerie sont les plus corrompus au Togo. Mais, à en croire plusieurs observateurs, ces agents nommément cités par l’institut ne sont que des boucs-émissaires.
En effet, dans l’une de nos publications, nous avons relayé l’information donnée par l’INSEED selon laquelle les policiers et gendarmes constituent le premier foyer de la corruption au Togo. « Au cours de l’enquête, plusieurs secteurs ont été cités par les Togolaises et Togolais comme foyers de corruption. Les hommes d’affaires, les agents de l’administration publique, les agents des douanes sont entre autres secteurs cités. Cependant, au-delà de tout, on retrouve les agents de la Police et de la Gendarmerie en tête du classement », avions-nous relayé.
Mais à voir de près et à dire vrai, il y a lieu de reconnaître que cette fixation sur les policiers et les gendarmes ressemble plus à une fuite en avant. Selon le Directeur de l’INSEED, Komi AGBETI, ce sont les togolais auprès de qui l’enquête a été menée qui ont mis en pôle position les policiers et gendarmes en matière de corruption. Or ce qui choque la sensibilité humaine : au quotidien, de grands corrupteurs sont identifiés et connus de tous. Malheureusement, ils ne sont cités dans aucun rapport.
Pour preuve, à en croire certains médias de la place, des opérateurs économiques gagnent au jour le jour des marchés publics par le truchement de la méthode du gré à gré. Personne n’a osé lever le petit doigt pour s’en indigner. Tout se passe comme une lettre à la poste.
C’est une évidence. Certes, personne ne peut nier le degré de corruption des agents de la Police et de la Gendarmerie. Cependant, il serait aussi bienséant que l’INSEED et la HAPLUCIA arrivent, par le biais des populations selon eux, à identifier les vrais corrupteurs. Autrement, nul doute que les policiers et les gendarmes ne sont que des menu-fretins pour cacher la grande et vraie face de l’iceberg.
Au lieu de citer les policiers et gendarmes, il faut plutôt nommer les grands corrupteurs qui sont visibles et courent chaque jour dans les rues de Lomé notablement. On n’a pas besoin de chercher midi à quatorze heures pour les retrouver. Les policiers et gendarmes ne sont que des petits poissons dans l’océan. Les grands poissons – les grands corrupteurs – sont là et bien visibles. La HAPLUCIA et l’INSEED le savent pertinemment.
Nous y reviendrons. Certainement !