L’Algérie ne rejoindra pas cette année les cinq pays qui composent les Brics. Pour certains économistes, l’Algérie aurait même tout à gagner de ce refus.
En annonçant que c’est finalement le ministre des Finances – et pas le président en personne – qui représenterait l’Algérie au sommet des Brics qui commence ce mardi à Johannesburg, l’agence de presse officielle a presque tout dit. L’Algérie, en course parmi les vingt-trois pays postulant à une adhésion, a-t-elle une chance de devenir membre de l’organisation?
Dans les milieux avertis, où la candidature est suivie de près, tout le monde s’est fait une raison. Le président Tebboune, qui avait affirmé l’an dernier que 2023 serait «couronnée par l’adhésion de l’Algérie aux Brics», a finalement déclaré début août que l’entrée dans le groupe se ferait plutôt «par une première phase, celle de membre observateur», en soulignant: «L’Algérie ne va pas s’imposer.»
Depuis le début de l’été, les informations qui circulent ne sont pas bonnes: l’Algérie n’aurait pas été retenue, faute de remplir les critères économiques. Alors que les Émirats arabes unis et l’Argentine (deux pays dont l’adhésion serait validée) affichent respectivement un PIB par habitant de 43.000 dollars et 11.000 dollars, l’Algérie se classe loin derrière avec un PIB d’environ 3700 dollars. Au chapitre des réserves de change, un sujet sur lequel les autorités aiment pourtant communiquer, même constat: avec 64 milliards de dollars, l’Algérie arrive loin derrière l’Indonésie (140 milliards), l’Arabe saoudite (457 milliards) ou encore les Émirats (115 milliards).
Et même en matière de développement humain, les pays du Golfe et certains pays d’Amérique latine sèment aussi l’Algérie dans le classement. Selon plusieurs sources au ministère des Affaires étrangères, «il sera discuté en premier lieu de l’adhésion de l’Algérie à la Nouvelle Banque de développement de l’organisation», à laquelle l’Algérie a prévu de contribuer avec un premier versement de 1,5 milliard de dollars.