L’opposant béninois Sébastien Ajavon vient de saisir le comité des droits de l’homme du Haut-Commissariat des Nations unies à Genève. L’homme d’affaires avait notamment été condamné en 2018 pour trafic de cocaïne. Il est depuis exilé en France où il dispose du statut de réfugié politique.
Les avocats de Sébastien Ajavon demandent l’annulation de cette condamnation et la suspension de toute procédure judiciaire à son encontre. Les demandes de la Cour africaine des droits de l’homme en ce sens ont toutes été ignorées par l’État du Bénin. En ligne de mire, pour l’opposant, la possibilité de participer à l’élection présidentielle d’avril prochain. Le dépôt des candidatures est prévu entre le 1er et le 4 février.
« Il y a l’idée qu’il est engagé dans une course contre la montre par rapport aux limitations et aux barrières qui ont été mises sur son chemin sur le plan judiciaire, déclare l’un des avocats de Sébastien Ajavon, Maître Antoine Vey. Nous espérons obtenir des investigations rapides, peut-être des mesures provisoires et puis surtout, une forme de prise de position de la communauté internationale pour essayer d’enjoindre le Bénin de respecter le processus démocratique ».
« Ce qui est alarmant, c’est que le Bénin a toujours fait office de laboratoire démocratique dans la région et qu’aujourd’hui, malheureusement, il y a une dérive autoritaire qui est constatée dont Monsieur Ajavon est victime, poursuit-il. En fait, c’est cela que nous remettons en cause, c’est-à-dire la destruction de l’État de droit au sein du Bénin par le verrouillage du processus politique et toutes les mesures qui pourront être prises pour essayer de déverrouiller ce processus politique, nous les engagerons. Et Monsieur Ajavon est déterminé dans son souhait de pouvoir concourir à cette élection et dans son souhait de voir cette élection libre, démocratique et permettant au peuple béninois de choisir librement leur prochain président. »
Contacté par RFI, le ministre de la Justice du Bénin, Séverin Quenum, n’a pas souhaité faire de commentaires sur cette affaire.
Source : rfi